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Le rôdeur prit son congé du prince et mit son paquetage sur ses épaules. Sortant du camp sécurisé des archéologues, il entama la longue traversée du désert vers Randome où il devait retrouver les autres Gardes et surtout le bandit de grand chemin. Il n'allait pas permettre à ce dernier de continuer à menacer l'expédition...
Au loin, il pouvait apercevoir une silhouette qui, comme lui, peinait tant que bien que mal à travers les dunes. Cependant, il gagnait peu à peu du terrain sur elle et bientôt, il pût apercevoir plus distinctement la forme jusque là indistincte. Kordoch ! Le grand guerrier portait sa massue sur l'épaule et ahanait sous le soleil de plomb de la saison sèche. Marquant une pause, il parcourut l'horizon de son regard et aperçut son capitaine qui venait sur ses traces. Lui faisant un grand signe de sa massue, il posa son sac à terre et en tira une gourde qu'il sirota le temps que le rôdeur le rejoigne.
"Hey capitaine ! Tu n'aurais pas de" ...
L'homme était bien Erkenbrand mais pas le rôdeur jovial et bon allant qu'il côtoyait d'habitude : une mine féroce et déterminée s'affichait sur le visage d'habitude paisible du capitaine de la Garde Franche et le couteau à la main, prêt à bondir, n'était pas pour rassurer le grand guerrier. D'une main hésitante, il chercha à tâtons sa massue posée quelques instants auparavant quelque part à coté de son sac, sans détourner un seul moment les yeux de son capitaine.
"Cap ? Hey ! Cap ? "
L'homme lâcha son sac à dos à terre et bondit sur le guerrier ! Celui-ci détourna le regard une fraction de seconde pour empoigner son arme et ce faisant, sentit plus qu'il ne vit un mouvement dans son dos. Roulant à terre, il sentit le pied du rôdeur prendre appui sur son épaule et rebondi en direction de l'énorme tâche de couleur orangée qui passât là où sa tête se serrait tenue s'il ne s'était pas laissé choir au sol. Un tigre !
Et tout contre son mufle dégoulinant de bave se tenait la forme courbée du capitaine, projetée par la masse de muscles bondissante. Projeté au sol, le rôdeur ahanant tenta de planter son couteau dans le cou du tigre mais celui-ci l'expédia au tapis d'un simple coup de griffe. Se jetant en avant, Kordoch fit de grand moulinet avec sa massue et cria de sa plus forte voix. Décontenancé, le félin fut pris au dépourvu. Impressionné par le grand guerrier qui marchait vers lui, imperturbable, en projetant une ombre immense, il préféra faire retraite.
Une fois le tigre hors de vue, le guerrier ramassa le corps évanoui de son capitaine, attrapa leurs deux sacs à dos et s'enfuit jusqu'au hameau d'Aupille qu'il avait repéré avant de faire sa pause, semant quelques menus objets dans sa fuite tellement il craignait de voir le tigre revenir compléter son menu d'un deuxième hors-d'œuvre...
Foutu désert...
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La colère, la déception... La douleur... Maintenant, je ne peux qu'y résister. Se laisser emporter ne changerait rien, alors, autant faire de mon mieux. Pour que cet adieu soit digne d'eux.
Dès qu'elle reçut l'accord du prince, Brittania se mit au travail. Rédiger l'épitaphe ne fut pas une mince affaire, mais le plus long fut de le graver dans la stèle. Elle sua pendant de longues heures, agenouillée dans le sable, les mains endolories par le marteau et le burin. Le travail était d'autant plus long que les lettres devaient être gravées proprement, et surtout proondément : autrement, quelques tempêtes de sables emporteraient tout souvenir des explorateurs et de Valencian... Même ainsi, elle n'était pas sûre que la stèle reste lisisbles plus de quelques décennies, au mieux. Près de deux jours après avoir commencé, Brittania pu faire dresser la stèle noire, achevée, face aux rois tombes. Ensuite, alors que le soleil se couchait et que le ciel pleurait sur le désert, elle prit trois torches, les alluma, et les planta au pied de chacune des tombes.
Quand les vies se déroulent et que les âges passent, des royaumes s'éveillent, des empires trépassent. Mais il est des mémoires qui jamais ne s'effacent.
Que peuvent l'enjouement, l'agilité, la ruse, contre les légions des monstres sanguinaires ? Les sables s'écoulent, la soif d'aventure demeure.
Que peuvent l'expérience, le savoir, la puissance, contre le souvenir de pièges millénaires ? Les sables s'écoulent, le sens du devoir demeure.
Que peuvent la bonté, la magie, la science, contre le flot du temps, le passage des ères ? Les sables s'écoulent, mais la sagesse demeure.
Esperanza de la Muerte,
Exploratrice,
Decédée le jour de la Colère, en l'an 942.
Ashe Magnus,
Exploratrice,
Decédée le jour du Respect, en l'an 943.
Valencian,
Ancien,
Décédé le jour de la Puissance, en l'an 943.
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Kordoch avait finalement rejoint la sortie des ruines. Après ce long moment passé dans l'obscurité relative et la lueur des torches, retrouver le soleil était comme une bénédiction bien que immédiatement il se mit à jurer qu'il avait mal aux yeux dans la lumière crue du jour. Lentement, en se protégeant d'abord les yeux avec la main, il était parti rejoindre les autres qui se trouvaient encore un peu partout autour de l'ancien temple. Il interpella un soldat, lui demanda un renseignement, puis se dirigea vers l'individu qu'on lui montrait du doigt.
- 'Jour, sieur.. Eli si je me plante pas. On m'a dit qu' vous vouliez voir les trucs qui ont été trouvé là-dessous. J'ai déniché cette babiole là dans un coffre en bas.
Le guerrier tendit à l'homme un médaillon orné dont la forme rappelait celle d'un soleil.
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Vaklav avait pris la direction du sud en sortant des ruines car un bandit rodait à Randome.
Otto avait demandé au capitaine de la garde franche de s’occuper de lui, vu que les mercenaires assuraient la sécurité de l’expédition.
Mais en route vers Stella, la terrible nouvelle lui parvint. Ce n’était pas un simple voyageur qui s’était fait attaquer, mais un élu! Al Kabyihr était soigné sur les lieux même de son agression et le traitre qui avait fait ça, était encore à Randome.
Vaklav et Belakassiah se mirent en route pour le village, car un tel crime ne pouvait être toléré sur nos terres. Peut être auraient ils, la chance de le croiser sur le chemin entre Stella et Randome.
Mais Al Kabyihr les informa que le bandit était toujours au village. Il avait eu le temps de donner l’alerte et le criminel s’était déguisé au milieu du village en un certain Archeologue pour échapper à la milice.
Il traînait chez l’antiquaire, quand Bela arriva à Randome. Mais la belle rousse était à bout de souffle et n’avait plus assez d’énergie pour frapper.
Vaklav rejoignit Bela quelques minutes plus tard. Il pensait pouvoir s’occuper du bandit, avec l’aide de la garde franche, mais il n’y avait aucun mercenaire à Randome.
‘Bordel, ils sont ou ? Ils devaient venir ici chasser ce bandit’.
Fou de rage, Vaklav décocha une flèche sur cet Archéologue.
La blessure était profonde mais pas mortelle. Le temps que Bela récupère un peu de sa folle course, la cible eut le temps de se soigner grâce aux pouvoirs des bières.
A quelques minutes près, l’attaque de Bela aurait pu être fatale, mais la chance était du côté du bandit. La lame du talion, ne fit que le blesser et Archéologue réussit à fuir le village.
Vaklav était dépité. L’élu ne serait pas vengé.
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Le guerrier était reparti pour Stella depuis un moment et déjà fort loin des ruines lorsque la consigne était arrivé. Il devait retourner dans le village paumé de Randome pour y donner la chasse à un bandit. Il jura comme un charretier puis soupira avant de faire demi tour quand même.
Après une nouvelle marche forcée à travers la campagne, il atteignit Randome.
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Averti par son réseau d’informateurs, Billy fut rapidement averti qu’on le cherchait. Aussi, avec l’amabilité qui était sienne, se saisit-il de sa plus belle plume afin d’aider celui qui semblait vouloir le retrouver avec tant d’ardeur.
"Valeureux Vaklav,
On m'a fait savoir que vous me cherchiez. Je viens d'arriver à Randome. Que puis-je pour le service d'un réputé membre des Oubliés du temps?
Billy"
La réponse ne se fit pas tarder.
"Bonsoir monsieur Billy,
Je vous cherche en effet sous cette apparence ou peut être celle d'un certain Archéologue.
Un gredin s'en est pris à un élu de Stella à Randome justement. Et il avait quelques ressemblances avec vous.
En tous cas la chance qui vous accompagnait hier soir, semble avoir tournée si vous êtes de nouveau à Randome.
Les étoiles auraient elles mis un tigre ou un lion sur votre route ?"
Visiblement surpris et étonné par la nouvelle, Billy reprit sa plume afin de lui répondre. Il semblait avoir besoin de quelques éclaircissements car il ne comprenait pas bien les raisons de tout ce remue-ménage.
"Je vous avouerais humblement avoir un peu de mal à suivre votre raisonnement. Pourquoi me recherchiez-vous sous l’apparence d’un archéologue ? Quel lien entre les archéologues de notre bon Prince Gaïus, un bandit ayant officié à Randome, et moi-même ? Simplement quelques traits de ressemblance ?
Je me doute que je n’ai pas les traits aussi fins que vous, tant ils sont communs pour ne pas dire quelconques, mais de là à faire l’amalgame entre les diverses personnes que vous pourriez croiser, ce serait faire mentir votre réputation.
Veuillez pardonner la naïveté de ma question, mais pourquoi ne pas avoir puni ce « gredin » alors qu’il s’en prenait à l’un des élus de votre étoilée cité ?
En tout cas, je vous remercie de m’inviter ainsi à la prudence. Ce n’est pas que j’ai grand chose sur moi mais il est toujours dangereux de tomber sur un gredin, qui plus est si ce dernier a été assez malin pour vous filer entre les jambes.
La chance dîtes-vous ? Oui, c’est bien elle qui m’amène à Randome. Figurez-vous que j’ai un ami à Belerim qui connaît bien le tavernier de la rue principale, un peu trop bien me dit même parfois son épouse. Il est vrai qu’il a un vin tout à fait excellent, issu des meilleurs cépages de la région. Et vous connaissez sans doute la réputation de nos crues. Quoiqu’il est vrai que l’arôme fruité de nos bières a également dépassé de loin les frontières de notre royaume. … Bref, toujours est-il que ce tavernier connaît bien le tavernier de Randome et que ce dernier l’a informé de l’arrivée d’une nouvelle fille de joie de toute beauté. Et donc, via via, la nouvelle m’est parvenue. Et je dois dire que la jeune fille valait le détour. Si vous aviez vu comme elle est bien roulée… et entre nous, c’est une sacrée coquine, une vraie tigresse aux mains de fée. Mais je compte sur vous pour gardez cela pour vous. Prenez cela comme un échange de bons procédés après votre mise en garde. Je ne voudrais pas avoir à affronter une longue queue la prochaine fois que l’envie m’en prendrait de faire appel à ses services."
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Mon cher Billy... Croyais-tu réellement réussir à duper le Gardien du Savoir en personne, avec des déguisements dignes d'une troupe de théâtre de bas-étage Belerin ?
Un vieil adage Stellesi me semble parfaitement approprié à ta situation : "On n'apprend pas au Sage à faire des grimages" !
Ton crime sera puni au centuple, crois-moi.
Al Kabyihr
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Tandis qu’il profitait de l’agréable soleil des environs pour dépecer tranquillement quelques prises récentes, Billy entendit quelqu’un l’interpeler. La voix était bien trop peu gracieuse pour être celle de la jolie rousse qui lui tenait aimablement compagnie. Regardant ses holorings, vides depuis plusieurs heures, il ne comprit pas de suite d’où pouvait venir ce son étrange. Ce n’est que lorsqu’il se retourna vers la lourde palissade du village qu’il réalisa où se cachait son interlocuteur. Poliment, il se leva donc pour aller lui parler.
"Monsieur,
Avons-nous déjà été présentés ? Du beau royaume d’où je viens, les sages n’apostrophent pas les voyageurs sans se montrer et ne tutoient que leurs intimes, ce que nous ne sommes de toute évidence pas.
Mais si vous êtes « le gardien du Savoir », comme vous vous plaisez à le croire, comment se fait-il que vous ayez pu être dupé de la sorte? Est-ce vous que ce « gredin » tant recherché par l’honorable Vaklav a pu si aisément maitriser pour le dépouiller de ses biens ?
Je m’en voudrais de faire la leçon au « gardien du Savoir », mais vous saurez maintenant rester sur vos gardes. Cela sera déjà ça. Et rassurez-vous, cette leçon de singe vous est offerte."
Puis, Billy ressort prendre paisiblement le soleil.
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Mon cher Billy, le Sphinx te regarde, te juge, or je suis à son écoute... Par conséquent je Sais tout.
Apprends par ailleurs que le tutoiement n'est pas réservé aux amis intimes, à Stella. Et ici, nous sommes à Stella.
Al Kabyihr
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Coordonnant les recherches du malandrin depuis Haupille où Kordoch l'avait laissé aux bons soins de l'aubergiste, le capitaine de la Garde Franche écumait. Il n'en pouvait plus de cette inaction forcée mais partir à moitié soigné ne l'aiderait pas à combattre le bandit. Wormir lui avait transmis les doutes qui subsistaient sur l'identité exacte du rançonneur mais si Billy était dans le coin, il y avait tout de même fort à parier que celui-ci n'était pas pour rien dans les différentes attaques de voyageur.
Pestant et jurant, il finit par arracher ses bandages encore humides des plaies à peine cicatrisées laissées par le dangereux félin. Croisant Bernephos le Marchand prêt à vendre tout et n'importe quoi, il réussit non sans mal à échapper à ce tigre du marchandage pour mettre le cap vers Randome. Il finirait de se soigner en chemin, en évitant les tigres et les lions autant que possible...
Saisissant son holoring, il s'enquit alors des recherches des autres Gardes partis en avant.
Kordoch, Lamia ? Des nouvelles du bandit ?
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Wormir avait fait un sacré bout de route depuis qu'il avait été contacté par holoring. De Calvian, il avait rallié Aupille, et avait parcouru le village en long, en large et en travers. Pourtant il était sensé se déplacer vers le sud ! maugréa-t-il intérieurement. Des différents témoignages recueillis auprès des autochtones, une seule information semblait digne d'intérêt : On aurait aperçu l'ancien bandit belerin dénommé Billy, et il aurait parait-il repris du service... C'est pas bon ça ... Certes Billy était dangereux, très probablement dans le coin. Etait-ce lui l'auteur de ces abominations ? en tout cas, le rôdeur était prêt à parier son chapeau que ce voleur en savait suffisamment pour qu'une interpellation s'impose. Mais ou ?
C'est au moment de quitter le village que Wormir tomba sur Erkenbrand, visiblement très affaibli physiquement. Ce rôdeur là était de ceux qui ne s'avouaient jamais vaincus, et bien que lacéré à de nombreuses reprises, il sourit en voyant le jeune garde s'approcher de lui. L'échange entre les deux hommes fut bref, comme il se doit de l'être entre un dirigeant de coterie et un fidèle garde.
Puis, Wormir quitta Erkenbrand d'une tape dans le dos, qui ne manqua pas de réveiller quelques douleurs mais ni l'un ni l'autre ne semblait y prêter attention. Et il ajouta avant de disparaitre :
- Randomme. Hmmm, je vais interroger les voyageurs qui empruntent la route plus bas. Si d'ici ce soir je n'ai pas d'information plus récente, je me rendrait là-bas. Ad Unum !
Dernière modification par Wormir (08-02-2010 21:41:07)
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Billy ne peut retenir un franc éclat de rire à la réponse de Al Kabyihr.
"Oh, mais voilà qui est absolument formidable ! Vous êtes ainsi l’homme que je cherchais, l’homme que tant d’autres aimeraient connaître. Je suis certain que notre bon prince Gaïus serait honoré de rencontrer un homme de votre qualité. Non mais c’est vrai, à quoi bon mener des expéditions alors même que vous savez déjà tout. Mais cela m’amène à me poser des questions. Pourquoi avoir participé à cette expédition si vous saviez déjà tout ce que les ruines abritaient ? Pourquoi ne pas avoir signalé aux autres aventuriers les pièges qu’elles recelaient ? Je suis sûr que les alchimistes républicains apprécieront que vous auriez pu éviter la mort d’Ashe Magnus mais que vous n’en avez délibérément rien fait. Peut-être en viendront-ils à remercier ce « brigand »…"
Mais un holoring de Vaklav vient le sortir de cette bonne plaisanterie.
"Vaklav, mon ami,
Ce n’est rien. L’erreur est humaine comme on dit, même si certains illuminés croient avoir toujours raison.
Ce que vous me dîtes là ne m’étonne guère au final. Quoi de plus normal qu’un bandit essaie de se faire passer pour un autre. S’il est parvenu à tromper un homme aussi avisé que vous, alors ce doit être un véritable artiste. Mais si ce brigand est arrivé à ressembler et à un archéologue, et à moi, dans la même soirée, qui sait quelle apparence il peut désormais aborder. Il va donc falloir que je me méfie de tous. J’espère que ma dague ne me démangera pas trop si je vois un homme m’approcher d’un peu trop près, ou une femme qui sait.
Je vous remercie de vous inquiétez pour moi, mais je vais bien. Ce n’est pas les quelques griffures qu’a pu m’infliger cette vraie tigresse qui m’empêcheront d’efficacement me défendre en cas de besoin. Demain il n’y paraitra déjà plus rien."
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Billy était à l’entrée de Randome. Il profitait de cette belle journée pour dépecer quelques carcasses.
Vaklav gardait un œil sur lui et sur bela.
On peut dire qu’il avait de l’aplomb le bougre. Il fanfaronnait alors qu’il était visiblement gravement blessé.
Il avait clairement fait une mauvaise rencontre il y a peu. Mais la région était dangereuse et il n’était pas forcément très prudent de sortir la nuit sur le terrain de chasse des tigres et des lions.
En tous cas, le dernier message de Billy était clair. Il était prêt à se défendre.
Le rugissement d’un lion, fit sortir Vaklav de sa rêverie. Pour le moment, le danger venait des félins des plaines médianes.
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Ronce en avait soupé des souterrains, des temples, des pièges et des ruines mal fréquentées par des créatures envahissantes !
Et surtout il en avait marre, mais marre de ce foutu labyrinthe !
Il s'était encore perdu plusieurs fois. A croire qu'il prenait systématiquement la mauvaise direction. Certes, cela faisait avancer la cartographie mais quand on savait que les pièges étaient petit à petit réactivés faute de personnes pour les maintenir inoffensifs, ça devenait beaucoup plus embêtant. Aussi le jeune archer avait commencé à se demander si il allait pas finir ses jours dans ces foutues ruines, comme cet ancêtre que l'on avait retrouvé.
Puis Andrade le contacta et lui annonça la terrible nouvelle : Ashe Magnus était tombée ! Elle était morte !
Ronce avait accusé le coup, ne réalisant pas tout à fait, ne voulant pas y croire. Ashe, morte ! Ce n'était pas possible ! Comment la plus brave et la plus puissante des Alchimistes avait-elle pu succomber ?
Ronce, K-O debout, avait demandé à Andrade de veiller sur le corps et de l'amener si possible vers l'entrée des ruines, puis, les yeux pleins de larmes, était reparti vers la sortie lui aussi, sans prêter la moindre attention à d'éventuels pièges. Il faisait confiance aux Seneçons pour veiller la dépouille de Ashe. Lui, il lui fallait réfléchir aux implications de cette disparition et aux mesures à prendre. Et déjà, comment annoncer cela au reste de la coterie et que faire de la dépouille mortuaire de l'alchimiste ?
Et alors qu'il courrait dans les salles vides, Ronce se rendit compte qu'une page de l'histoire des Alchimistes Républicains venait de se tourner et l'avenir lui parut bien sombre !
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Il rejoignit enfin la sortie.
Ashe avait été veillée par les Seneçons.
Et quand Ronce arriva, il se rendit compte que des dispositions avait été prises pour enterrer à l'entrée des ruines le Grand Ancien Valencian (dont il aurait imaginé le nom avec plus de h, de g, de y, bref un nom plus bizarre), une jeune fille nommée Esperanza et Ashe Magnus.
Le jeune archer n'avait pas de meilleure idée. Et le projet de stèle de Hanako, ou Brittania, il ne savait pas trop, bref ce projet lui plaisait bien.
Ashe Magnus avait toujours exploré des coins étranges, avait toujours été, d'une certaine manière, une étrangère en terre étrangère. Elle n'était même pas réellement originaire de Six-Fleurs mais de bien plus loin, d'un ailleurs qu'elle avait toujours tenu secret. Aussi qu'elle soit enterrée là où elle était tombée semblait plus adéquat à Ronce que de la ramener à Six-Fleurs.
De toute manière, le chagrin, la sensation de vide et la fatigue l'empêchait d'avoir d'autres idées.
La cérémonie fut rapide. Ronce ne la vécut pas vraiment. Il était absent, ailleurs. Il remercia machinalement Hanako pour la stèle. Puis il s'assit par terre, dans la poussière, fixant d'un regard mort la sépulture, ne remarquant pas que les ruines se vidaient, que tout le monde s'en allait. Dans son esprit, la même question revenait sans cesse, angoissante et sans réponse : et maintenant, que faire ?
Combien de temps resta-t-il ainsi prostré ? Impossible à savoir.
Puis, il se leva, sortit des ruines et prit vaguement la direction de l'Est, cherchant on ne sait trop quoi, sans but.
Un tigre mit fin à ses tourments et il se réveilla, plus mort que vif, dans une auberge inconnue.
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Belakassiah huma l'air extérieur de Randome.
Des relents de bière affluaient nauséeux à ces narines délicates, là où elle se tenait, fière et sauvage, aux portes de cette cité qui venait de connaître moult crimes. Au lointain, des cris d'animaux, des félins, précieux alliés, rugissaient, grognaient, vomissaient leur rage. Belakassiah eut presque l'envie de les imiter ; une toux rauque provenant de sa gauche l'en empêcha.
Un homme au faciès déconfit se tenait tant bien que mal aux remparts du hameau. Son air était familier à la rousse intrépide; des vêtements déchirés, des plaies familières car filles de la Lame et ces relents de bières, immondes. S'en se tromper, Belakassiah savait qu'elle avait là à ses côtés le gredin qui avait goûté à sa hargne hier encore, cet Archéologue, ce vil Bélérin qui avait fui sous son assaut imparable.
Belakassiah sourit.
- Jeune homme... votre course d'hier soir ma laissée sans voix ; elle n'est pas sans me rappeler celle d'un de vos concitoyens qui en son temps avait lui aussi préféré se servir de ses pieds plutôt que de ses mains. Est-ce là tout ce que Bélérim vous a donné de courage? Une inextinguible soif de déguerpir lorsqu'une jolie dame, de sa Lame, vous fait la courre!
Belakassiah lorgna un de ses ongles légèrement cassé et le grignota, affamée.
- Je vous laisse rentrer chez vous si tel est votre souhait. Sachez juste que chacun de vos pas seront comptés désormais en ce sol paisible et que jamais plus vous n'aurez de repos pour vos pieds meurtris. Car de Belakassiah vous vous êtes fait l'ennemie... et pour avoir voulu narguer sa Lame en dédaignant mourir, c'est par dix fois que vous tomberez sous ses coups. Croix de bois, croix de fer... désormais pour vous ce sera l'Enfer.
Et Belakassiah s'éclipsa laissant seul cet homme en sursis.
Au loin, un lion rugit. Belakassiah s'élança dans la savane pour le rejoindre.
- Billy... je sais qui tu es à présent ; ma Lame a déjà consumé ta chair, Elle réclame ton âme. Cours à présent... Cours et rentre chez toi... tant que ma main contient l'outil de ma promesse!
L'instant d'après, le vent balaya l'écho.
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Billy écouta avec calme et sérénité Belakassiah déverser sa colère sur lui.
"Jolie demoiselle,
Nous avons une conception bien différente du courage en effet dans mon beau royaume et je n’ai pas à en rougir. Ainsi, lorsque nous voulons mener loyalement un combat, nous ne demandons pas à un archer d’affaiblir notre adversaire. Non, nous, nous avons le courage de mener nous-mêmes le combat, en face à face, à un contre un. Mais peut-être considériez-vous ne pas être de taille à affronter seule ce gredin dont on me parle depuis plusieurs jours…
Aussi, le jour où vous aurez le courage d’affronter seule vos adversaires, n’hésitez pas à me recontacter. Je serais alors votre homme. Mais je crains que ce jour soit encore loin.
En attendant veillez à ne pas lancer de telles insultes à l’égard de mon royaume et de ses valeureux habitants. Certains pourraient vouloir vous les faire ravaler amèrement."
Lacé par la jeune fille, Billy s’éloigna de quelques pas.
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Le refuge de l'ancien... Ainsi avaient été nommées les ruines qui trônaient à la lisière du désert au nord de Stella.
Leur exploration récente avait vu bien des aventuriers tomber. Attaqués par les tigres, sucés par les chauve souris hurleuses, empoisonnés par les scorpions ou tout simplement happés par les pièges tous plus redoutable les uns que les autres, les "héros" d'Arkhan avaient eu la vie dure; et la mort douce…
A l'entrée des ruines étaient disposées trois tombes, celle du gardien du refuge, un Ancien qui répondait au nom de Valencian. Une aventurière connue sous le nom d'Esperanza ainsi qu'une alchimiste originaire de Lud, une certaine Ashe Magnus.
Trois tombes alignées, décorées et épitaphées du jour de leur décés.
Trois tombes? Ou plutôt deux...
La tombe du milieu, celle datée du jour du Respect de l'année 943 ne ressemblait pas du tout aux deux autres et pour cause, le monticule de terre était complètement retourné, les décorations éparpillées et le cercueil exposé. Pour l'aventurier qui aurait le courage de jeter un œil à l'intérieur de cette tombe, il ne ferait pas de doute que celle ci était désormais vide...
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Belakassiah crut entendre une faible voix.
Elle ne comprit pas l'étendue des propos inaudibles, dus à une consommation de bières douteuses. Elle crut comprendre cependant que le pauvre hère la remerciait de l'avoir lacé ;chose fort utile quand il fallait prendre congé et se servir avec efficacité de son soulier. Chose que l'homme crut bon de faire en s'éloignant, la semelle battant la poussière.
L'homme doit être salement amoché pour s'exprimer en ces termes et ne pas même comprendre que le gredin dont il est question n'est autre que lui...
Quant aux exclamations et aux remarques concernant la provenance de Billy, Belakassiah ne réussit pas à mettre le doigt sur ce qu'elle avait pu dire de choquant ou de méprisant. Le ton employé avait été calme et l'attitude de dédain à l'égard de Billy justement maîtrisé. Belakassiah ne comprendrait assurément jamais le dialecte bélérin, d'autant quand il sortait de la bouche encore pâteuse d'un malfrat... et ce n'était pas force de s'y être employé. Le seul discours qui s'avérait efficace à l'encontre de ces hommes de peu de foi restait la correction... et du plat de l'épée.
Belakassiah sourit... Que n'avait-elle à recevoir leçon d'un bretteur de renommée médiocre?
Etait-ce elle, la Farouche, qui s'en prenait aux faibles et aux démunis?
Quelle gloire a tirer de la mort d'innocent ou d'inexpérimenté?
Ce "Billy" s'attelait là à un sport bien dangereux, un comportement doublement vil et sournois... Mais le vent a tourné, avec lui les pages du livre ; le prédateur se transforme en gibier. Et tout le courage du monde ne serait pas de trop pour échapper aux piques de la "jolie demoiselle" (observation à juste titre fondée). L'oeil rougi par l'alcool et le visage tuméfié des lacérations de la sus nommée n'auront pas compromis l'objectivité de ce téméraire énergumène Bily qui, en plus d'avoir le verbe haut et la langue qui pend, avait un goût certain en matière de littérature et de poudre d'escampette...
Belakassiah ramassa les livres et les feuilles qui s'envolaient, déchirant l'air de bruits secs et déchirants. Le titre était évocateur: l'Idiot du Village de Maître Lucifel...
Elle attendrait l'heure d'un rencontre intime. Ce Billy était opportuniste, insolent, présomptueux, inconscient. En d'autre circonstance, il eût pu faire un compagnon de route intéressant.
- Cours... cours... rentre vite chez toi..., rapporta le vent.
Belakassiah saurait attendre. Oeil pour Oeil... Dent pour Dent... Pied pour Pied...
Belakassiah le prendrait bientôt.
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Le capitaine de la Garde Franche était enfin arrivé à Randome, quelques jours après ses gardes. Foutu tigre... Maintenant, il allait falloir appréhender ce Billy. Mais où se cachait-il ? Avisant Kordoch qui surveillait les allées et venues à la porte de la bourgade, il l'interpella, bien que le Garde l'ait déjà aperçu avant lui.
"Kordoch ! Je monte la garde à l'entrée, tu peux rejoindre les autres dans la fouille du village."
Acquiesçant d'un signe de tête, le Garde prit son imposante massue et entreprit de rejoindre ses camarades pour fouiller les maisons. Le rôdeur prit alors la place de Kordoch, mais à l'extérieur de la porte afin de pouvoir également surveiller les alentours. Interrogeant les passants, il eut la désagréable nouvelle de découvrir que des Oubliés du Temps avaient déjà rendu la monnaie de sa pièce au bandit. Pestant contre la disparition de la prime, il contacta ses frères :
"Gardes ! Le malandrin a déjà été puni. Les Oubliés du Temps sont décidément chez eux dans tout le stellesi..." maugréa l'homme des bois.
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Longeant la grande route au nord de Stella, le rôdeur avait vraiment l'impression de revenir sur ses pas. Aucune information, rien, les gens ne savaient rien. A vrai dire, il n'y avait pas de raison pour qu'un meurtrier d'une efficacité aussi diabolique se fasse repérer par un individu lambda.
Vraiment rien. Fidèle à sa parôle, en l'absence d'indice, il se rendit à Randomme. Mais le hasard fit qu'il n'eut pas à marcher jusque là-bas. En route, son instinct de rôdeur reprit le dessus : parcourant les larges plateaux verdoyants et évitant avec précaution ses résidents, il fit une rencontre pour le moins surprenante.
A quelques lieux de Wormir se dressait un magnifique félidé, dont le pelage encore rouge montrait les traces d'un récent combat. La bête, visiblement boiteuse, portait sur ses babines et ses pattes le sang de sa victime. Prenant soin de contourner la bête, le rôdeur comprit ce qui faisait boiter l'animal : un poignard, correspondant à la description que lui en avait fait Bernephos. Ce n'est pas possible ?
Soudain, le regard du tigre croisa celui de Wormir. Les deux être se contemplèrent, avec un étrange sentiment de peur et de compréhension. Ne laissant pas le temps à la bête blessée de surpasser sa crainte et s'attaquer à nouveau à l'homme, le rôdeur tourna les talons et remonta la piste d'où provenait l'animal. Au bout d'une poignée de kilomètres, il retrouva la zone du combat entre le tigre et sa victime. Au centre trainait les lambeaux d'un bandeau reconnaissable entre mille. Sacré Bernephos !. Effectivement, la veille, Wormir avait parlé au marchand à l'entrée d'Aupille, et ce dernier lui avait dressé une sorte de portrait de Billy. Et il ne faisait plus aucun doute : C'est Billy qui avait été victime de l'assaut du tigre. Les marques sur l'herbe molle montraient même comment il avait été tiré et rapporté sur un chariot par des villageois...
Certes, Billy n'était pas nécessairement l'auteur de cette odieuse tuerie, mais toutes ces coïncidences étaient troublantes. Pour avoir quelques preuves, il aurait fallut au rôdeur d'analyser le couteau du voleur. Mais le précieux objet se promenait à présent à dos de félin, et Wormir n'était pas de taille pour le récupérer. Après avoir fait son rapport à la Garde Franche, le rôdeur se posa, décidant de passer la nuit sur place pour rattraper la précédente nuit blanche passée à arpenter les plaines.
Dernière modification par Wormir (10-02-2010 23:27:49)
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Eli Drago était resté à Stella pour étudier les artefacts. Le prince Gaïus était reparti seul à Belerim, le laissant là avec sa science. L'expédition avait été plus qu'un simple succès, ils avaient rencontré un Ancien, un mage vieux de plus de mille ans, qui avait traversé les âges pour livrer sa sapience... certes la rencontre fut de courte durée, mais tout de même riche en enseignements.
Ah si seulement ils avaient pu discuter plus longuement avec lui, en apprendre d'avantage sur sa civilisation, ses ses études aussi et sur le fonctionnement de son refuge, sur les origines du monde, sur les êtres mythiques qu'il côtoyait, sur les artefacts qu'il manipulait... sur la magie !
Tant de questions...
Mais l'archéologue avait aussi eu son lot de contentement. Certes, ces biens ne lui appartenaient pas, mais il avait eu l'autorisation de les étudier de plus près par leurs propriétaires respectifs : Kain, Cosmophile et Kordoch !
Pendant plusieurs jours il les manipula avec la plus grande précaution. Il fit tout un tas de croquis de ces merveilleux objets qui malgré leur ancienneté, étaient parfaitement bien conservés. Il les dessina sous tous les angles, dans l'ensemble et dans les moindres détails. Même la plus infime des ciselures ne lui échappait pas.
Puis il essaya les colliers, il en sentit les effets, qu'il nota scrupuleusement dans son carnet.
Restait la dernière question : le fonctionnement... il ne parvenait pas à comprendre ! La forme des ciselures semblait avoir un impact avec l'ambre qui était au centre. Les orifices sur les côtés servaient à relier l'artefact à son porteur, la magie traversait ainsi son être et le nimbait d'une aura bienfaitrice... la magie... un jour peut-être en percerait-il le secret ?
Une fois qu'il eut tout consigné, il contacta chacun des propriétaires, et leur fit envoyer un coursier. Chacun d'eux se fit remettre un paquet, qui contenait son médaillon, et une lettre :
" Merci encore de votre confiance. Voilà votre médaillon. Cordialement, Eli Drago. "
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