#1 06-09-2009 15:36:54

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[- Histoires et légendes -]

La Maîtresse des Araignées

Dans l’idée de vous désaltérer, vous entrez dans une taverne. Tandis que vous vous installez, vous remarquez un troubadour en train d’accorder son Luth sur l’estrade qui se trouve au fond de la salle. Le temps pour la serveuse de prendre votre commande et vous entendez le troubadour se mettre à jouer. Sa musique dure quelques minutes, le temps pour les clients de se taire ou de se faire taire. Une fois sûr qu’il a bien l’attention de toute la salle, l’homme se met à parler :
«  Bonnes gens, écoutez donc mon histoire qui malgré son élégance, risque de vous faire choir. Cette histoire est connue sous le nom de « La Maîtresse des Araignées ». »
Accompagné par sa musique, il se met alors a parler avec une voix transportée d’émotions.



Dans un village de l’ouest vivait une famille. Le père travaillait avec acharnement pour ramener de quoi nourrir sa femme et sa fille de douze ans. Mais malgré tous ses efforts, ils vivaient dans une misère extrême, n’arrivant même pas à se nourrir correctement. Durant un hiver particulièrement rigoureux, il prit alors une grave décision. Un soir que sa fille dormait, il parla :

- Ma femme, dit-il, nous ne pouvons continuer à vivre ainsi. Il faut abandonner notre fille. Si nous ne faisons pas ainsi, nous finirons tous par mourir.

La femme éclata en sanglots mais finit par accepter.

Le lendemain, le père prit sa fille par la main et l’emmena dans la forêt sombre au nord du village. Une fois qu’ils eurent marché pendant un bon moment, il s’arrêta au pied d’un vieil arbre. Y faisant asseoir sa fille il lui dit :

- Reste dans cette forêt. Quoi qu’il arrive, n’en sors pas.

Puis il fit demi tour et disparu, laissant sa fille seule. Mais celle-ci était loin d’être stupide. Elle savait que son père venait de l’abandonner et pourquoi. Aussi s’allongea-t-elle sur le sol et attendit que la mort vienne.
Une araignée géante apparut alors. Reine déchue par les chasses incessantes des humains, elle avait perdu toutes ses filles et tous ses fils. Quand elle vit ce petit être isolé, sa première réaction fut de vouloir le dévorer. Mais, alors qu’elle approchait, elle ne ressentit aucune peur dans sa proie. Juste de la solitude et de l’attente. De plus elle était extrêmement maigre. La faim de l’araignée s'apaisa. Elle prit alors la jeune fille entre ses mandibules et partit.

Quelques années plus tard, les humains, croyant que toutes les araignées étaient mortes avaient arrêté leurs chasses. C’est alors que sortirent de la forêt des centaines, voire des milliers d’araignées qui saccagèrent le village, dévorant la plupart de ses habitants. Les rares survivants disent que, à leur tête, chevauchant la plus grande d’entre elles, une jeune femme d’une agilité extrême les commandait.

La fin de son histoire arrivée, le ménestrel s’incline, sous les applaudissements et les huées des divers spectateurs. Vous remarquez que la tenancière vous a amené votre commande et vous vous servez. Tandis que tout le monde retourne à ses occupations, vous voyez le tavernier donner discrètement une petite bourse au conteur, qui le remercie en hochant de la tête, avant de disparaître dans la foule des buveurs et autres poivrots.

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#2 06-09-2009 15:38:02

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Re: [- Histoires et légendes -]

Muse et la Sorcière

Une petite musique se fait entendre tandis que vous vous promenez sur la place. L’air joué est triste. En regardant autour de vous pour en repérer l’origine, vous remarquez qu’un petit attroupement commence a se former non loin. Vous vous approchez, curieux.
Au centre du groupe, vous apercevez alors un homme fluet, de taille moyenne portant une cape et un chapeau avec une plume. Ses mains s’activent sur un Luth dont la facture ne semble pas trop mauvaise. Il se met alors à parler. Sa voix est puissante et très claire et son articulation est sans accroc.

« Oyez ! Oyez !
   Bonnes gens
   Damoiselles et Damoiseaux,
   Venez ouïr contes et musiques,
   Et, s’il plaît à vos oreilles,
   Chanter, rire et danser,
   Avec le ménétrier ! »

Le ménestrel arrête sa musique et regarde les personnes qui se sont rassemblées autour de lui. Il semble calculer l’impact qu’a eu son petit texte. Des enfants se sont déjà assis autour de lui pour l’écouter. Le silence s’est installé.
Il prend une bonne inspiration :

« L’histoire que je vais vous conter n’est pas des plus connues. Mais après tout, je ne suis pas ici pour vous conter des histoires que vous connaissez déjà. Je vais vous conter celle de Muse et la Sorcière. »

Pendant qu’il parle, ses mains se sont remises en mouvement sur son instrument, créant une musique de fond envoûtante.
Vous décidez que vous ne perdez rien a écouter son histoire et vous installez donc le plus confortablement possible.



Cette histoire se passe il y a longtemps, très longtemps. Cela remonte bien au-delà du Grand Fléau. A cette époque la civilisation des hommes était en plein essor. Des villes poussaient un peu partout, les limites du monde connu étaient sans cesse repoussées et le commerce était fleurissant. Et la magie était elle aussi très présente, de même que les guerres, les maladies, la famine et tout les autres fléaux que les hommes ont toujours connu et à cause desquels ils ont subit tant de malheurs.
L’histoire se passe dans la cité d’Eçuisses. C’était une cité-état prospère réputée pour sa neutralité constante dans les conflits qui opposaient ses voisins et pour son positionnement dans une cuvette naturelle au bord de la Mer Sombre. On disait que seule la magie lui permettait d’exister, que sans elle, la cité aurait déjà été engloutie depuis longtemps. Aussi un groupe de mage était-il constamment présent, chargé de la protéger. La Sorcière Pâle Bastila en était la Première Conseillère au moment où se passe cette histoire.

Dans les bas fonds d’Eçuisses vivait un homme. La vie ne l’avait jamais gâté et rien ne l’y raccrochait vraiment. Et pourtant cet homme passait son temps à se battre. Il disait que si la vie ne lui avait rien donné à lui, il pouvait faire en sorte de rendre celle des autres aussi heureuse que possible.
C’est pourquoi on le retrouvait souvent mêlé à des bagarres, que ce soit contre des bandits ou des miliciens. Dès qu’il voyait une situation qui lui semblait injuste, il ne montrait aucune pitié. Que ce soit par la parole ou par les poings, il ne s’arrêtait pas tant qu’il n’avait pas atteint son but ou qu’il n’était pas maîtrisé par ses adversaires. Il était constamment blessé et faisait régulièrement des séjours dans les geôles. La mort ne lui faisait pas peur. Et celle-ci semblait l’ignorer totalement.

Un jour, alors qu’il était en train de se faire corriger après s’être encore mêlé d’affaires qui ne le regardaient pas, une femme apparut dans sa vision troublée. Puis il vit une lumière bleue et il s’évanouit.
Quand il revint à lui, il était allongé dans un lit. Ses blessures étaient pansées et un verre d’eau l’attendait sur une tablette a coté. Tandis qu’il s’asseyait pour le prendre, il vit la femme assise dans un fauteuil. Elle le regardait.

- Bon retour parmi nous, dit-elle.

Après un moment de pause où elle se laissa fixer par l’homme, elle poursuivit.

- Tu es connu tu sais ? Les rumeurs d’un homme solitaire, désespéré et violent qui se bat pour protéger les opprimés malgré sa médiocrité avérée dans les combats vont de bon train en ville. Tu aurais même tué.

L’homme se taisait, se contentant de l’observer. Elle continua :

- Tu me reconnais n’est-ce pas ? Tu sais qui je suis ?

Il sorti alors de son mutisme :

- Première Conseillère Bastila, la Sorcière Pâle.

Elle eut un faible sourire puis continua :

- Exactement. Tu sais mon nom, mais moi je ne connais pas le tien. Aussi, si tu pouvais te présenter, j’aime connaître le nom des gens auxquels  je m’adresse.

L’homme réfléchit. Il sembla alors prendre une décision :

- Muse. Je m’appelle Muse.

Connaissant son nom, la Dame se mit à lui parler. Elle lui expliqua qu’elle avait besoin de son aide. La rumeur qui disait que la ville d’Eçuisse ne devait son existence qu’à la magie était fondée. En fait c’était un seul et unique sort qui permettait cela. Un sort extrêmement puissant demandant une énergie considérable pour être maintenu qui servait a empêcher que la pression de la Mer Sombre ne détruise la muraille rocheuse la séparant de la ville. Et il fallait le renouveler régulièrement.

Muse était surpris. C’était la première fois qu’il entendait une telle histoire. Il lui fit remarquer qu’il n’y croyait pas vu que la muraille était là depuis des milliers d’années, bien avant l’arrivée des hommes.

La sorcière Pâle approuva. Au début du développement d’Eçuisse, la ville n’avait pas de mage. Mais elle a gagné en importance et en influence, attirant de plus en plus de monde dont des érudits. Ce sont eux qui ont découvert et prouvé que si rien n’était fait, la muraille cèderait un jour.

Muse était abasourdi par cette révélation. Il resta muet un long moment. Puis repris :

- Bon admettons. Mais en quoi ça me regarde cette histoire ? Vous avez dit que j’étais l’homme qu’il vous fallait.

La Sorcière se mit alors à le fixer intensément.
Elle lui avoua alors pourquoi il était ici : Pour maintenir le sort, une vie humaine était nécessaire.
Muse fut tellement choqué par cette révélation qu’il ne put rien répondre.
Elle continua alors. Une âme combative était nettement plus efficace qu’une âme de criminel banal. De plus, ce sort était particulièrement horrible. Il ne se contentait pas de tuer la victime. Il extrayait son âme de son corps et la détruisait en milliers de fragments pour en extraire toute l’essence et se régénérer au mieux ainsi.


Muse était horrifié. Comment un tel sort pouvait exister ? Il lui fit entendre son désaccord sur sa participation à ce rituel mais elle lui fit comprendre qu’il n’avait pas son mot a dire.
Apercevant la fenêtre, il voulu s’y précipiter. Mais son corps ne répondit pas et il s’étala de tout son long dans la chambre. Il ne le contrôlait plus. Il était même incapable d’émettre le moindre son.
Bastila se leva et s’agenouilla devant lui :

- Je vous l’ai dit, vous n’avez pas le choix.

Et Muse sombra de nouveau l’inconscience.

Il fut réveillé par des cris. Des centaines, voir des milliers de cris qui emplissaient ses oreilles. Il ouvrit alors les yeux. Il était attaché sur un autel,  dans une sorte d’arène semi circulaire et dans les gradins, les ombres de centaines de personnes hurlaient. Il lui fallut un moment pour comprendre leurs mots.

- A Mort !!! A Mort !! Scandaient-ils.

La salle était en fait dans une caverne, donc la scène était éclairée par de nombreuses torches alors que les gradins n’en comptaient qu’une dizaine. En tournant la tête, il put voir que l’autel et son pourtour étaient recouverts de sang séché.


La Première Conseillère apparut devant lui. Elle était en tenue de cérémonie, c'est-à-dire une cape sans rien dessous. Autour d’elle se tenaient les huit autres mages du groupe. Ils semblaient plongés dans une transe profonde, récitant des mots totalement incompréhensibles.
La Sorcière se pencha alors sur l’homme.
Il était éberlué. Elle lui sourit tandis qu’elle le regardait fixer la foule.

- Ne t’inquiète pas pour eux, demain ils auront tout oublié. Toi aussi d’ailleurs, lui susurra-t-elle.

Muse était dans un état de haine et de désespoir profond. Il tentait de toutes ses forces de se défaire de ses liens. Il hurlait :

- Une telle méthode ! Une telle… justice ! Comment pouvez-vous pensez ainsi ?

- Une vie. Une vie pour en sauver des milliers. C’est un bien maigre tribut à payer je trouve, répondit-elle.

Muse était en larmes. Il se mit à l’insulter de tous les noms qui lui venaient à l’esprit, lui jurant de lui faire payer. Voyant que cela n’avait aucun impact, il se mit alors à la maudire, elle et ses comparses, promettant qu’il ne mourrait pas, qu’il reviendrait un jour, d’une manière ou d’une autre.

- Je reviendrai, et je ferai changer cette vision de la justice. Je détruirai ce monde pour le reconstruire, cria-t-il.

Bastila le regardait d’un œil froid. Sa main tenait un poignard avec un globe en cristal au bout du manche. Elle lui parla en se penchant sur lui :

- Trop tard, la cérémonie est déjà en cours.


Et elle lui planta la lame dans le cœur en hurlant :

- Mort à Muse !!!


La dernière chose qu’il vit avant de sombrer dans l’obscurité fut le cristal qui se mit à briller.
Son âme fut alors extraite, brisée et utilisée pour reformer le sort. Mais la puissance de la haine, de la colère et de la tristesse de Muse était telle que lorsque vint la phase de décomposition des fragments d’âme, la Sorcière ne réussit qu’à les éparpiller dans le monde.

Depuis, il est dit que ces fragments d’âme errent, s’installant dans le corps de certains hommes et prenant parfois même possession de ce corps. Ils cherchent à se recréer des personnalités, à redevenir des âmes complètes en formant des souvenirs, des histoires, des vies, changeant d’hôte s’ils ne peuvent s’y maintenir. Mais insérés dans ces fragments, les derniers sentiments et les dernières secondes de vie de Muse restent plus ou moins présents. Il est à craindre qu’un jour la vraie personnalité de Muse resurgisse, pleine de haine et de ressentiments.


Le troubadour se tait alors, arrêtant sa musique. Vous mettez  un moment à comprendre que son récit est terminé, tant vous êtes captivé. Les spectateurs applaudissent alors tandis que le ménestrel les salue, puis le groupe se brise, chacun retournant vaquer à ses occupations, non sans avoir pensé à remercier celui qui leur a permis de se détendre un peu.

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#3 06-09-2009 15:39:06

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Re: [- Histoires et légendes -]

L'idiot du village

Cette fois le ménestrel ne joue pas du luth. Non, il utilise une petite viole, effleurant délicatement les cordes avec l’archet. Vous vous approchez, intrigué par cet instrument quand son possesseur se met à parler.
« Savez-vous que chaque village a son idiot ? Mais les sous-estimer serait vraiment sot. Cette histoire que je vais vous conter va vous le dévoiler. L'histoire de « l’idiot du village » vous fera sûrement réfléchir. »
Le son de sa viole monta d'un cran tandis que sa voix emplit l’espace.



Dans un village vivait un idiot. Son air niais et sa démarche claudicante en faisait la risée du village. Les enfants lui jetaient des cailloux et les femmes l’évitaient. Seule sa mère restait avec lui.
Un jour, on le vit arriver en courant dans la rue principale en criant :

- Les loups ! Les loups se réunissent. Nous devons les chasser.

Personne ne fit attention à lui.

Le lendemain il recommença

- Les loups ! Les loups se réunissent. Ils sont de plus en plus nombreux, nous devons les chasser.

De nouveau on l’ignora.
Il recommença encore et encore, tout les jours qui suivirent pendant presque un mois.
A la fin, les habitants agacés finirent pas lui dire :

- Tu nous énerves avec tes loups. S'ils sont si dangereux, pourquoi ne vas-tu pas les chasser toi-même ?

L’idiot se tut alors. Il rentra chez lui et dit à sa mère :

- Mère, je sais que jusqu'à maintenant je n’ai pas été un très bon fils. Mais je sais que vous m’avez aimé. Moi aussi je vous aime. J’espère que je pourrai me rattraper.

Et avant qu’elle n’ait pu dire un mot, il ressortit emmenant divers objets avec lui.

Cette nuit-là, c’était nuit de pleine lune. Les loups à l’extérieur du village firent grand bruit. On crut même entendre les hurlements d’une énorme bête au milieu.
La surprise des habitants fut grande le lendemain quand ils découvrirent à l’entrée du village des dizaines de cadavres de loups.  Et plus nombreux étaient les cadavres dans les champs devant le village. Une voire deux centaines de loups gisaient à terre. Au milieu d’eux on retrouva l’idiot qui tenait entre ses bras un énorme loup blanc mort par étouffement. L’idiot était en sang et quand enfin on réussit à lui faire lâcher prise, il sourit et dans un dernier souffle dit :

- Ça y est, je les ai chassés.

Et il mourut au milieu des larmes de tous les habitants qui s’étaient tant moqué de lui.


Abaissant sa viole, le troubadour salue la foule qui l’applaudit. Le remerciant, vous vous éloignez. Vous avez encore des choses à faire.

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#4 03-10-2009 17:32:40

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Re: [- Histoires et légendes -]

La Magicienne et le Roi

Il était une fois un Roi qui aimait sa Magicienne. Il lui offrait des cadeaux constamment. Or, bijoux, fleurs… Il lui offrait tout et n’importe quoi dans l’espoir de se faire aimer. Mais celle-ci repoussait ses avances à chaque fois. Elle lui disait :

- Votre Majesté, je suis honorée de ce que vous éprouvez pour moi mais je suis au service du peuple. Je ne puis me permettre d’avoir des fonctions en plus.

Mais le Roi n’abandonnait pas. Lassée, la Magicienne finit par quitter le château pour pouvoir travailler tranquillement. Le Roi entra alors dans une grande colère.

- Si je ne peux pas profiter d’elle alors personne ne le peut.

Il se mit alors à réprimer son peuple avec une férocité extrême pour obliger la magicienne à sortir de sa cachette. La moindre faute était condamnée par le sang. Le peuple vivait dans la peur et la souffrance. La colère contre le Roi était de plus en plus grande.

La Magicienne finit par se montrer au grand jour. Elle se présenta devant le Roi. Celui-ci, fièrement assis sur son trône lui dit :

- Vois le peuple que tu sers. S'il souffre ainsi, c’est de ta faute. Je suis le peuple. Ma volonté est celle du peuple. J’ordonne, Il m’obéit. Si je souffre, il souffre. Car je suis son Roi.

La Magicienne lui répondit alors :

- Vous avez raison, je suis fautive. C’est bien à cause de moi que le peuple souffre. Car je n’ai pas vu la folie qui s’emparait de vous à travers l’amour que vous me portiez. Mais ne vous inquiétez pas, je vais réparer cela.

- Vous allez enfin m’épouser ?

- Non. Je vais utiliser un sort interdit pour vous changer. Je vais effacer toute trace de moi dans votre mémoire et votre esprit et je changerai votre personnalité profonde pour faire de vous un roi au service de son peuple.

- Comment ? Vous ne pouvez pas faire ça !


Le Magicienne se mit alors à briller d’une lumière blanche et aveuglante qui éclaira toute la pièce. Quand les personnes présentes purent enfin rouvrir les yeux, elle avait disparu et le Roi était tombé dans l’inconscience.

Quand il se réveilla, il n’avait aucun souvenir de la Magicienne et il se mit à faire de grandes réformes, faisant entrer son pays dans une ère de prospérité sans précédent.
La Magicienne quant à elle, ne fut plus jamais aperçue.

Dernière modification par Narrateur (03-10-2009 17:37:19)

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#5 03-10-2009 17:38:50

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Re: [- Histoires et légendes -]

Les trois sœurs

Il y a bien longtemps, il y avait dans le massif du Kafkas un vieux berger qui vivait seul avec ses trois filles. De nature aimable, elles étaient également très jolies, et bien qu'étant en âge de se marier, elles n'avaient jamais vu le monde. Le vieux les gardait jalousement auprès de lui, craignant pour elles qu'elles ne perdent leur innocence au contact des hommes.

Or un jour que le vieux était dans la vallée pour vendre son fromage et que les trois sœurs accompagnaient le troupeau de brebis dans les verts pâturages, elles trouvèrent contre un arbre un jeune homme à demi-mort. Ce dernier était dans un bien piteux état, épuisé, sale, les vêtements en lambeaux, les lèvres gercées par la soif et les joues creusées par la faim. Elles l'emmenèrent au chalet afin de remettre sur pied cette pauvre âme qui s'était perdue dans les montagnes. Les jours qui suivirent, elles s'organisèrent pour que l'une d'elle reste toujours à son chevet alors que les autres gardaient le troupeau. Ce n'était hélas jamais la même. Le garçon, réjouit par ce privilège d'être soigné par trois sublimes muses, séduit chacune d'elle tour à tour, prenant à la fois leur cœur et leur corps.

Lorsque le vieil homme, après une semaine d'absence,  remonta dans sa montagne, il croisa un jeune homme à l'air bien satisfait. Pris d'une soudaine angoisse, le père se mit à courir jusqu'au chalet. Il n'arriva sur place que pour voir ses trois chères filles finir de s'entretuer au couteau, leur beau visage déformé par la haine et la jalousie.

Le père désespéré emporta les trois corps dans la plaine. Il passa les trois années qui suivirent à dresser de ses mains trois énormes tumulus pour recouvrir les dépouilles des sœurs, dont la seule faute est d'avoir été trop jolies et trop chastes. On dit que le vieux est mort de dépit et d'épuisement au milieu des trois tombeaux tout juste achevés. C'est du moins là qu'on trouva ses restes, à demi dévorés par les animaux sauvages. La terre fut creusée sous sa dépouille afin qu'il repose auprès des trois sœurs.

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#6 07-12-2009 19:43:46

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Re: [- Histoires et légendes -]

La crique des sirènes

À la frontière du royaume Belerin, non loin de Delgador, se trouve une crique nommée "La crique des sirènes". On n'y a pourtant jamais croisé de sirène, ces terribles créatures mangeuses d'hommes. L'endroit tient en fait son nom d'une légende très ancienne, bien antérieure à l'époque du combat qui opposa Brutus et Uther.

On dit qu'à l'époque où le monde était encore dans le tumulte de l'Errance, deux jeunes et jolies femmes aimaient le même homme. L'une, Doralice, en était aimée en retour et savourait ce bonheur. L'autre, Girhellena, vouait une jalousie terrible à sa concurrente. Un peu magicienne à ses heures, cette dernière entreprit de concocter un philtre d'amour et une potion de laideur. Le philtre d'amour pour l'amant, afin qu'il redécouvre le charme de Girhellena, et la potion de laideur pour la concurrente, au cas où le philtre ne suffirait pas.

Hélas le jour arriva où la terrible machination devait avoir lieu. Les deux amants devaient se voir. L'homme avait promis à sa belle une romantique promenade sur un bateau assortie d'un dîner sur les flots. Girhellena alla voir une servante qu'elle menaça. La servante n'était pas très maligne et craignait Girhellena pour sa réputation de sorcière. Elle fit donc ce qui lui avait été demandé : au moment de servir le vin, elle versa le philtre d'amour dans la coupe de l'amoureux, et la potion de laideur dans celle de Doralice.

Mais tout ne se passa pas exactement comme prévu. Au moment de trinquer, l'homme, noyé dans les yeux de sa belle, ne but pas précisément en même temps qu'elle. Celle-ci s'enlaidit brutalement sous ses yeux. Dans un instant d'hésitation, il lorgna sa coupe et la vida dans la mer sans même y avoir touché. Ce geste sema le doute dans l'esprit de Doralice qui releva sa coupe d'or au niveau de son visage et y vit son reflet. Après un cri de surprise, et prise par le désespoir, elle sauta dans la mer et s'y noya. L'homme, qui n'était pas un goujat et qui aimait véritablement Doralice tenta bien de la rattraper. Il plongea à sa suite, mais il périt lui aussi, englouti par les flots.

Le bateau revint à quai sans plus personne dedans sauf la pauvre servante. Celle-ci raconta les faits en sanglots. Girhellena n'eut plus qu'à rejoindre les autres amoureux dans leur royaume sous-marin.

On dit que c'est depuis ce jour que l'eau a pris le goût du sel, car le philtre d'amour s'est mêlé à l'eau pure. On dit aussi que depuis on entend dans ces lieux les chants des trois noyés : celui de Doralice la 32ème nuit de la grande lune, celui de son amoureux la 46ème nuit de la petite lune et celui de Girhellena la 26ème nuit de la lune mauve.

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#7 24-01-2010 00:55:51

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Re: [- Histoires et légendes -]

La geste des déshérités

** Sur un air de tambourin **

Il y a bien longtemps était le Peuple-Mage. Les Anciens maniaient l'art de la magie et se laissèrent aller sur la pente de la folie qui les conduisit à la perte de leur civilisation. Dans la plus grande et le plus puissante des cités, le sage Marlor examinait les résultats de ses travaux et le doute naquit en lui. Fort d'une longue expérience et de richesse d'esprit insoupçonnées, sa curiosité le poussa à quitter la cité pour un long voyage qui lui permettrait de mieux comprendre le monde et la magie. Il emmena son fils et sa fille dans un périple aux confins du monde, confiant la garde de son domaine à sa femme qu'il aimait tendrement. Ensemble, ils parcoururent des lieues et des lieues, usant de magie et de montures exotiques, comme les pégases ou les chiens cornus, accompagnés pour seule escorte d'un vieux pandours au service de la famille depuis de longues années.

Alors vint le grand cataclysme, le Grand Fléau qui dévasta tout Arkhan et fit disparaitre la magie telle qu'elle était connue. Marlor et ses enfants parvinrent à survivre grâce aux talents surnaturels du vieux mage. Lorsque les cieux se calmèrent et qu'il fut à nouveau possible de voyager, ils s'en revinrent au plus vite chez eux. Ou du moins, ils essayèrent... Car le Grand Fléau avait balayé tous les repères, noyé les montagnes et asséché les mers ! Marlor ne sut retrouver son chemin et errât de longues années à la recherche de son amour adoré et de sa demeure perdue. Lorsqu'il mourut de chagrin et d'épuisement, il fit jurer à ses enfants de poursuivre sa quête désespérée sur son lit de mort.

Lyphaine et Argal se mirent à leur tour à la recherche de leur foyer et de leur mère, si jamais elle avait survécu au cataclysme. Comme leur père avant eux, ils errèrent eux aussi longtemps, parcourant le vaste monde refait à neuf, retrouvant parfois un survivant de l'ancien temps ou un témoignage des temps jadis. Lyphaine trouva mari et fonda famille, alors qu'Argal poursuivit la quête de son père, sans pourtant jamais retrouver trace de la cité qui avait vu sa naissance ni de sa mère. Il revenait souvent voir sa sœur et sa famille, leur racontant le nouveau monde et leur expliquant les récits d'autrefois qui sont maintenant les légendes d'aujourd'hui. Certains de ses neveux et nièces finirent par emprunter la même voie que lui, partageant son serment de retrouver la cité de leurs aïeux et leur grand-mère. Tous portaient la même marque de naissance, comme leur mère et leur grand-mère, aux dires de l'histoire, qui leur rappelait inlassablement leur héritage.

Argal mourut. Sa famille s'agrandit et toujours il se trouvait des enfants pour être captivés par cette quête insensée de leur ancêtre et de son tombeau perdu. Peu à peu, le monde oublia la vie d'avant le cataclysme et l'errance prit peu à peu fin alors que les hommes reconstruisaient leurs cités et recommençaient à se faire la guerre.

Les Gardiens, descendants de Marlor, continuent à poursuivre seuls leur quête de celui ou celle qui leur rendra leur monde. Le Bâtisseur, comme ils l'appellent, celui qui porte lui aussi leur marque mais qui n'est pas des leurs, saura les guider et leur rendre leur demeure perdue et leur apportera la réponse à leurs interrogations. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Qui les a spolié de leur passé et de leurs ancêtres ? Encore et toujours, ils errent aux confins du monde sous le poids de leur fardeau afin de trouver des réponses et la clef de leur délivrance.

Dans le plus profond des déserts humains, le plus imperméable et le plus dangereux lieu au monde se cachent les derniers vestiges du monde d'hier. Merveilles d'antan en ruines et trésors de temps révolus gisent sous le regard impavide du ciel constellé d'étoiles. Au milieu de ces ruines abandonnées par la Nature même, l'Histoire attend, impassible, que les Gardiens la révèlent au monde entier. Sauront-il braver la mort et la folie pour trouver la Vérité ? Parviendront-ils à retrouver le Bâtisseur et à rentrer chez eux ? Aujourd'hui ils ne sont plus que des fantômes errants dans le vaste monde, cherchant et cherchant encore les miettes de leur histoire, puissent-ils enfin trouver la Délivrance...

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#8 29-06-2010 22:47:27

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Re: [- Histoires et légendes -]

Le vieil arbre devin

L'histoire que je vais vous conter est celle du plus vieil arbre de tout le continent. Quelque part au cœur de la forêt de Brèche se tient cet être millénaire.
Le plus haut de tous, sa cime dépassant de loin celle de ses semblables, son regard porte bien plus loin que la plupart des hommes.
On dit que ses racines s'enfouissent tellement profondément dans les entrailles du monde qu'il est capable d'en palper la moindre agitation. De prévoir le moindre mouvement.
On dit aussi de lui qu'il peut résister à n'importe quelle tempête, fort de son existence séculaire.

L'arbre a par ailleurs passé les âges, il a même vaincu le Grand Fléau. Mais ce qui fait sa renommée, c'est son âme.
Vous avez bien entendu, braves gens, car l'arbre est bien vivant. Sa parole est précieuse et sa sapience infinie.

Le peuple de la forêt ne s'y trompe d'ailleurs pas. Il le vénère et lui offre des présents pour le remercier de sa patience et de sa bénédiction. Car même si l'arbre parle peu, chaque fois qu'il s'anime annonce une prophétie, une vision du futur.
Rares sont ceux qui ont pu échanger avec lui quelques mots, rares sont ceux qui ont pu saisir la portée de ses mots. Mais pour ceux qui se souviennent, cet instant magique reste à jamais gravé dans leur mémoire.

Alors, braves gens, si un jour vous croisez un arbre plus gros et plus haut que les autres dans une forêt, offrez-lui un présent. Peut-être alors aurez-vous l'immense privilège de voir ce que bien peu d'hommes et de femmes ont vu de toute leur vie durant.

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#9 23-05-2011 00:36:41

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Re: [- Histoires et légendes -]

Le chant des oubliés

En plein cœur du royaume Belerin, un barde chantait parfois cette chanson autour d'un feu, loin des oreilles des soldats...


C'est une belle histoire que je vais vous conter,
Elle est dans nos mémoires, et nul n'a oublié :
Toutes ces victoires, toutes ces années,
Le fruit de la gloire, qu'ils nous ont apporté.
Belerim n'était rien, ou si peu de choses encore,
Et pourtant aujourd'hui, c'est le plus grand Pandore.

Les conquêtes arrivaient, les sièges étaient fréquents,
Parfois l'on attendait, ainsi pendant dix ans.
La faim tenaillait, dans chacun des deux camps,
Et la mort nous prenait, les meilleurs éléments.
Il s'en fut des moments, l'espoir était perdu,
Mais à l'ultime instant, c'est là qu'ils sont venus.

Leur peau était noirâtre, leur teint était blafard,
Aberration mulâtre, convertie en soudard.
Ils étaient du Désastre, parmi les plus bâtards,
Souffrance opiniâtre, était leur étendard.
Qui étaient ces hommes, sans peur et mercenaires,
Vendant leurs supplices, contre bourse précaire ?

La ville était tombée, l'ennemi trépassé.
La solde était payée, la peur avait cessé.
Combien d'années passées, depuis tous leurs méfaits ?
Aussitôt retirés, aussi vite oubliés.
Aujourd'hui peu importe, Belerim a gagné,
Que le Diable l'emporte, Pandore a ses secrets.

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