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Comme pour Bouillir et Bouillonner.
Ha, ha... j'adore ces petits débats.
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Merci CBI ! Ça froisse ma sensibilité "solutionner".
Dans le genre, on voit fleurir le mot "efficient" en français, pour dire efficace... Pure traduction de l'anglais qui n'amène pas grand chose, mais qui est aussi dans le Petit Robert.
Tiens, mais on s'écarterait pas à grand pas du sujet initial ?
Peu nous chaut ! (Notez bien que le correcteur orthographique de Firefox ne semble pas connaître l'indicatif présent - oui il n'y en a qu'un - du verbe chaloir...)
Et c'est quand qu'on ouvre le sujet spécial dans l'antre au bla-bla "je kif tro le fransé" (excusez ma nullité en langage SMS...) ?
Dernière modification par Andrade (02-04-2010 23:37:49)
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Ça apparait peut-être dans le Petit Robert, mais l'Académie Française ne l'accepte pas
C'est une solution de feignasse, ça, comme les smileys
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Erkenbrand : dans le cas peu probable où l'on aborderait à nouveau ce sujet dans un futur lointain, tu sauras qu'il faut ressortir non pas le sujet "Evolution des langues" dans le forum bla-bla, mais "Pêche" dans le forum suggestions, gagnant au passage l'admiration des nouvelles inscrites. Et tu connaîtras aussi la mystérieuse origine du mot "amagmatique". Tu veux toujours scinder le sujet ?
Sinon, pour répondre à CBI, parce que ce n'est pas (que) pour lancer une vanne foireuse que j'interviens, j'ai aussi d'authentiques bêtises à dire. Je réponds rapidement sur la question du langage SMS. D'une part, il me semble qu'il provient d'abord non pas d'un défaut d'éducation, mais de l'espace disponible limité lorsqu'on envoie un SMS, peut-être de la pénibilité de la rédaction sur un clavier de téléphone portable, et probablement du respect d'une certaine norme sociale (ou de l'évasion d'une autre norme, considérée comme trop scolaire). On peut très bien savoir écrire en SMS et "normalement" (ce qui n'exclue pas des erreurs de grammaire, de conjugaison, etc.), savoir utiliser l'un ou l'autre en fonction des circonstances ; à mon avis, la plupart des ceux écrivant en SMS sont dans ce cas. Bref, le langage SMS découle moins d'un défaut d'éducation que de l'adéquation à une certaine culture (je parierait qu'une personne suffisamment habituée est parfaitement capable de le lire). Ceci étant, certaines personnes font parfois preuve d'une certaine méconnaissance du milieu avec lequel ils souhaitent communiquer, d'où l'apparition de langage SMS là où on ne l'attendrait pas sur Internet. Mais ce n'est pas parce que nous avons du mal à le lire que tout le monde est dans cette situation.
Maintenant, les choses plus sérieuses.
Premièrement, l'usage ne fait pas la langue. l'usage est la langue. On ne peut pas appeler français autre chose que les modes de communications utilisées majoritairement en zone francophone. Les grammaires la décrivent, et non ne l'imposent. Ceci n'implique nullement un laisser-aller. Un professeur de français enseigne à ses élèves une langue qui leur permet de lire, écrire et parler dans certains milieu ; c'est utile d'un point de vue culturel (accès aux oeuvres littéraires) comme social (savoir communiquer efficacement en milieu professionnel ou associatif, surtout vu le caractère sélectif joué par la capacité à savoir écrire dans certaines bornes). Il tire son autorité non pas d'une grammaire transcendante, mais de l'adéquation entre ce qu'il enseigne et la réalité. Qu'il y ait des règles, c'est normal (sic) ; mais ces règles dépendent avant tout de ce qui est effectivement parlé, et doivent progresser avec l'évolution de la langue, sous peine de rendre l'apprentissage scolaire du français gênant (imagine si l'on enseignait encore l'ancien français...).
Ah, l'évolution de la langue. Parlons-en.
Je ferai une distinction entre l'essentiel et le cosmétique ; ce qui affecte la capacité d'une langue à transmettre des informations, et ce qui joue purement sur la forme. L'existence de la ponctuation, pour nos langues, c'est fondamental : on ne peut pas la supprimer sans conséquences pénibles (même si l'on peut changer légèrement ses règles d'application sans dommages). Prononcer "les haricots" au lieu de "les zaricots", c'est cosmétique ; le second n'est horripilant que parce que l'on a été éduqué autrement. L'accord du participe après l'auxiliaire avoir, c'est cosmétique. En fait, on peut modifier énormément une langue sans changer outre mesure sa capacité à transmettre de l'information, par exemple en supprimant des temps de conjugaison (participe futur existant en latin mais pas en français, subjonctif imparfait qui disparaît, et de nombreuses langues ont moins de temps de conjugaison que le français), des déclinaisons (en français, il ne reste pratiquement que le genre et le nombre ; en anglais, que le nombre ; en japonais, que dalle)... Que de tels paramètres changent n'a rien de choquant, et encore moins d'intrinsèquement dégradant.
Je persiste à penser que l'analogie avec le code de la route est fallacieux. Après tout, il y a un intérêt à rouler à 130 plutôt qu'à 150 : on consomme moins. Il n'y a aucun intérêt pratique, si l'on excepte l'usage, à prononcer "les haricots" plutôt que "les zaricots". L'analogie serait plutôt "essayez de rouler tous à la même vitesse, mais à moins de 300 quand même" ; on observe ensuite que les gens tendent, pour des raisons historiques, à rouler tous aux environs de 130, et l'on apprend par conséquent aux enfants à rouler à la même vitesse (mais pas avant leurs 18 ans). Si tout le monde se met à rouler à 120, il vaut mieux apprendre aux enfants à rouler à 120, et non persister à rouler à 130... tant que personne ne dépasse les 300.
Quand à l'"évolution naturelle des langues".. Eh bien oui, c'est comme ça que ça se passe. De nouveaux mots remplacent les anciens, les anciens se déforment, les structures changent... Un usage en remplace un autre. C'est un processus inévitable, même s'il peut être dans une certaine mesure ralenti, et peu contrôlable. On peut faire une analogie assez pertinente avec les mutations muettes en génétique. De façon générale, il y a plein d'analogies fructueuses à faire avec la génétique (mémétique), mais ça me prendrait un peu de temps et c'est pour l'instant un peu hors-sujet.
[Admin] CBI a écrit:
Et pour répondre à Andrade, oui, je fais des efforts mais je suis pas parfait (j'y travaille). Donc oui, il m'arrive (régulièrement) d'oublier des points et des majuscules (et parfois des accents, mais sur Firefox je suis prévenu). Mais au moins, je suis logique avec moi-même, je tente d'y remédier, je n'explique pas que c'est l'usage qui le veut, huhu.
J'écris ici de la façon dont je le fait parce qu'elle est adaptée à ce forum au public qui y passe (i.e. oui, c'est l'usage qui y règne), et qu'elle me plaît - le second n'étant pas étranger au premier. Le respect absolu de certaines règles ne me fait ni chaud, ni froid ; par conséquent, si une expression que j'aime me semble compréhensible sans peine et sans être choquante, je ne vois pas ce qui me retiendrait de l'utiliser, même si elle n'est pas canon.
PS : je précise bien que j'ai une conception généreuse de "l'usage" : c'est pour moi la langue telle qu'elle est effectivement utilisée, y compris sur ce forum ou à l'Académie, et non seulement celle des délinquants qui écrivent des SMS plutôt que de suivre le cours de français, les mécréants.
Edit : ajout de majuscules (foutu clavier de portable...).
Dernière modification par Hanako Yamada (03-04-2010 00:36:08)
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J'aurais voulu laisser mon post ainsi pour le principe, mais je rajoute une précision. Je recopie le Larousse qui est derrière mon ordi :
SOLUTIONNER v.t. (Emploi critiqué). Donner une solution à ; résoudre. Solutionner un problème.
Moi, je suis d'avis de conserver l'emploi du mot "résoudre". D'une part parce que ça sonne mieux, et d'autre part, parce que si je l'emploie suffisamment souvent, j'arriverai à me rappeler comment on le conjugue. J'espère.
Ouais, peut-être que quand j'ai des problèmes, je les résous pas assez souvent pour me rappeler comment on conjugue "résoudre".
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De feignant, je t'en prie.
Et puis non, je ne suis même pas d'accord : solutionner est bien plus long à écrire que résoudre.
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Comme je n'ai pas trop envie de me relancer dans un pavé, je vais juste faire une remarque :
On considère toujours les efforts qu'on n'a pas envie de faire comme du "cosmétique". C'est profondément subjectif. Le fait de ne pas accorder le participe passé avec le COD placé avant l'auxiliaire avoir peut changer le sens de la phrase. Donc ce n'est pas cosmétique. Le fait de faire la liaison ou non peut changer le sens de la phrase, parce que deux homonymes peuvent avoir, l'un une liaison et l'autre non. Donc ce n'est pas cosmétique.
Après tout la ponctuation est globablement cosmétique aussi. Si j'oublie mes majuscules, on comprend. L'orthographe, pareil : si j'oublie les accents, grosso modo on me comprend. Même si j'écrit SMS, on me comprend aussi. Est-ce que ça veut dire que tout ça c'est du cosmétique? Où s'arrête le cosmétique? Réponse : là où je commence à me dire que ça vaut le coup que je fasse un effort.
Pour le SMS lié a la petitesse du média ou a la difficulté de taper sur le portable, ça a toujours été pipo. Le T9 existe depuis quasiment aussi longtemps que le SMS, et vu le débit de SMS des utilisateurs qui utilisent ce "langage", ils sont rarement à 1 ou 2 SMS près.
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Très bien construit ton message, si je puis me permettre (oui j'ai lu le pavé, pour une fois).
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Sinon on peut aussi dire « apporter solution ». Pourquoi utiliser un simple mot quand on peut faire une périphrase ?
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Oui mais résoudre est plus compliqué à conjuguer. Cela dit, je trouve que solutionner est beaucoup moins joli.
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Juste pour voir :
Comment dites-vous "on peut le résoudre" en commençant la phrase avec "c'est rés..." du verbe résoudre ?
J'avais un prof (de mécanique !) qui se vantait de le savoir et qui nous avait fait mariner pas mal avant de nous le dire.
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(le pire, c'est qu'amagmatique semble exister : quant bien même il n'est pas présent chez Dédé 007, de nombreux articles sur la géologie en traitent à travers tout le net. Évolution du langage ? )
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J'aurai tendance à dire"C'est résolvable" mais après une seconde de réflexion choquée, je pencherai plus pour "C'est résoluble".
Par contre, une question aux puristes : quel est le verbe qui décrit l'action des chimistes de transformer un substrat solide en une solution aqueuse ?
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Dissolution ? solvatation ?
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Wormir, on dit "solvable" et on s'embête pas
Erkenbrand, on dit dissoudre non ? Enfin, ça serait pas un gros piège...
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solvable .... ou soluble ??? niark
...
... pour la petite histoire, mon prof de méca nous a dit que c'était "résoluble" le bon mot
EDIT : donc pour Erk -> solvater ? beuh ...
Dernière modification par Wormir (03-04-2010 11:59:12)
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résoluble, oui, mais on utilise plutôt soluble me semble-t-il...
pour les chimistes : dissoudre/solubiliser conviendrait, mais c'est pas spécialement limité à l'eau... ya un terme plus spécifique ?
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Solvable c'est pour les banquiers, soluble pour les chimistes plutôt.
Enfin, c'est ce que j'aurais tendance à employer.
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+1 pour Andrade !
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Après vérification, Lunch a complétement raison : solvable c'est "qui a les moyens de payer".
Soluble, c'est "qui peut se dissoudre" ou "qui peut être résolu". Mais on peut dire résoluble aussi.
Dernière modification par Andrade (04-04-2010 12:58:28)
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Je dirais jargon de spécialiste, car il n'est pas certain que le terme soit si récent. Il y a des tas de mots qui existent et sont pourtant absents des dictionnaires.
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C'est vrai que l'on parle habituellement de « problèmes insolubles », ce qui implique « soluble ». Pourtant, spontanément j'aurais plutôt dit « résolvable »...
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oO
Bon je note que la contre attaque enflamme les foules ^^ .
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Le mot de la fin: Antimonique.
Et je n'ai aucune animosité envers Monique.
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Oui, le vent de la réforme littéraire balaie nos cœurs et nos esprits en ces journées nuageuses et monotones du printemps...
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