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Conversation avec le papillon
Duii venait de s'éveiller prés d'une auberge d'Anton. Elle ne savait pas vraiment comment elle était arrivée là. En général, elle ne rentrait pas dans les villes des hommes. Elle s'étira longuement en baillant, ouvrant grand la bouche.
- Haaaaa ! Ahaaa ! Ouah ya !
Puis elle cligna des yeux en voyant l'agitation ambiante.
- Duii ?!
La ville s'animait dans le soleil du matin. Une carriole passa rapidement avec fracas devant elle.
- A-Duiiiii !!! Po ?
Elle se releva d'un bond. Et c'est alors qu'elle aperçut le papillon. Un joli papillon doré qui voletait perdu près de l'étable de l'auberge. Duii se précipita vers lui en courant.
- Duduiiii !!!! Dudidudidudiduii ! Dui !
Le papillon se mit à tourner autour d'elle, virevoletant de plus belle. Puis se posa sur le haut de son crâne.
- Po ?
Duii fit la moue, cherchant le papillon des yeux.
- Dabu. Duii po ba. Duii rudi do pu ka. Po ? Duriiiiiiiiiiiiiiduiiiii !
Le papillon se remit en vol autour d'elle. Duii partit d'un grand éclat de rire sonore et cristallin.
- Hahahahaha ! Ha ! Hahahaha ! Héhé ! Duii ? Po dui. Ti du li lopi dadui no. Lopi dadui no lipa ro. Po di li popatu.
Le papillon se mit alors à voler en tous sens haut dans le ciel avant de plonger dans une ruelle longeant l'auberge. Duii le suivit des yeux et lorsque celui.ci se mit en mouvement elle courut après lui bousculant les passants affairés dans sa course.
- Duiiiiiiiiiii !!! Po Duiiiiii !!! Lipika polipapooooooo !!!!
Dernière modification par Duii (02-02-2010 18:29:24)
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Volant toujours plus vite le papillon entraine Duii à sa suite. De ruelles en ruelles, il finit par conduire Duii devant les portes de la cité. Il plonge alors dans le vent chaud des plaines d'Anton et Duii plonge dans ce même vent à sa suite, écartant, en criant, les passants et les gardes avec les bras pour courir plus vite à l'air libre.
- Duiiiiiiiiiiiiii !!!! Duiiiiiiiiiii !!! Duiiiiiiiiiiiii !!! Papalapa !!!! Duiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!
Arrivée aux portes elle se retourne avec fierté et tirant la langue à qui veut bien la regarder, elle lance en se tapant sur la tête avec les poings:
- Ko Dononori tonoropo !!!
Et elle s'enfuit en courant à travers la plaine.
Le vent léger et sa course fait voler ses cheveux longs derrière elle, et le papillon vole à leur suite. Lorsqu'elle se sent assez loin des hommes et des gardes, elle ralentit sa course jusqu'à marcher tranquillement en humant l'air. La douceur de l'odeur de l'herbe roussie de la saison sèche, le parfum suave du vent chaud des plaines, la torpeur qui s'abat avec le soleil lourd, tout cela la calme. Elle se laisse porter. Son corp semble marcher de lui-même, son esprit étant perdu ailleurs. Puis, elle se laisse tomber au sol et se roule dans l'herbe piquante avec langueur. Bientôt le papillon vient voleter au dessus de son visage alors qu'elle regarde, jambes et bras écartés dans la poussière, un nuage se former et se déformer dans le ciel.
- Koddoo Polipapoo ! No da li. Koddoo ki polipapoo. Po ? Po duii popapité ? Ahya !!!! Dudidudilui polipapoo. Lipika !
Alors le papillon s'envole, et suivant le chemin des fleurs piquetées dans le sol de la plaine s'en va au loin de l'horizon. Durant un temps, Duii le regarde s'éloigner en faisant de grands signes de la main en guise d'adieu. Puis lorsqu'elle ne le voit finalement plus, assise en tailleur, faisant la moue :
- Po ? Ko doli nanaté ? Po ? Duii ! Duridui ! A-Tatako pa nui ! Duiiiiiiiiiiiii !!!!
Souriante elle se lève alors d'un bond et part elle aussi à l'horizon des plaines en courant...
- Duiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Papalapa !!! Duiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!
Dernière modification par Duii (03-02-2010 14:08:22)
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Ode à la Lune Jaune
Duii courait encore dans la plaine lorsque le jour commença à descendre. Appercevant le soleil rougir à l'horizon, Duii ralentit sa course jusqu'à s'arrêter tout à fait pour le contempler. Et lorsqu'il est sur le point de disparaitre, elle fait de grands signes de la main dans sa direction.
- Konaliiiiiiii !! Konali na Ri dudo ! Pan nodanaki.
Et c'est la nuit qui vient. Une claire nuit étoilée et chaude de la saison sèche. Duii se met à mâchouiller une feuille sêchée qu'elle tire de son pagne.
- Hummm... Kuda do.
Puis elle regarde l'énorme Lune Jaune monter dans le ciel, reflètant sa lumière sur la vaste plaine et rendant la nuit moins impressionnante au fur et à mesure qu'elle enfle, montant la garde sur le monde des hommes durant leur sommeil. Duii la regarde monter et monter dans le ciel, enfler et enfler. Et lorsque'elle est majestueuse et claire, Duii incline la tête, et joignant les mains devant sa poitrine se penche légèrement en avant pour la saluer.
- Konaji na Bé. Té léru kénodilé. Ponopodo né léru dé. Duii di dudiduli panakaka ! Po ? Duii ? Duii ! Duiiiiiiiiiiiiiiiii !
Dui ! Dui ! Dui !
Et sautant sur place, elle se saisit de sa petite flûte de pan en roseaux qu'elle porte attachée autour du coup par une tresse de joncs souples. Elle s'asseoit alors en tailleur dans la l'herbe humide de rosée et porte la flûte à ses lèvres en fermant les yeux. Après un long silence, elle finit par en tirer un son d'une douceur et d'une rondeur infinie, englobant jusqu'aux étoiles dans cette note unique qui dure et dure de longs instants. Un nouveau long silence la laisse les yeux clos. Puis une nouvelle note unique d'une clarté éblouissante déchire la nuit. Elle aussi dure un peu puis lentement se transforme en une mélodie gracieuse et fluide, onduleuse. La mélodie dure un peu puis Duii lâche la flûte et se met à chanter d'une voix douce et pas toujours très juste pour une oreille citadine ou celle d'un ménestrel aguerri, les yeux fermés, se balançant légèrement d'avant en arrière.
- Duii nali lipika Bé
Bé léru ponopodo
Duii nali léru na Bé
Fé donali ki Nolopo
Duii nali lipika Bé
Bé léru ki nirina
Duii nali léru na Bé
Lérinano ki jinipa
Duii nali lipika Bé
Bé léru pi kini Duii
Duii nali léru na Bé
Duii pi na Bé dudiduli
Duii ouvre alors les yeux et avec un grand sourire crie en direction de la Lune Jaune qui entame déjà son déclin vers le jour.
- Konali ! Konali na Bé ! Véléru Duii.
Alors, Duii s'étend dans l'herbe en poussant un énorme baillement sonore
- Ououououaaaaah !
Puis se recroquevillant sur elle même au creux de la poussière, lentement en chantant doucement la comptine qu'elle vient d'inventer, elle s'endort, enveloppée par la chaleur de la nuit, la douceur de l'odeur de l'herbe humide et le calme apaisant de la lumière de l'énorme Lune Jaune flottant haut au dessus d'elle.
Dernière modification par Duii (04-02-2010 14:18:42)
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