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-- 5ème jour de la Saison Sèche de l’an 937 AF --
La Baraqua De La Muerte a maintenant pignon sur rue à Anton. Après des débuts difficiles, la Maison s’est fait une clientèle régulière et le service d’ordre est efficace pour les clients récalcitrants.
Pour ceux qui ne sont jamais entrés, la Baraqua est une ancienne bâtisse rénovée dans le quartier Est d’Anton. D’aspect anodin dans la journée, c’est à la nuit tombée que l’on peut voir à travers les rideaux de velours pointer une lumière tamisée accompagnée d’une musique plutôt tranquille. Le client est souvent discret lorsqu’il s’approche de la Baraqua et un observateur averti pourrait déceler l’inquiétude de celui qui n’aimerait pas être vu à proximité de ce lieu de débauche.
Une fois la porte d’entrée passée, c’est derrière le vestiaire que l’on trouve un salon très cosi. Ici point de bar et de tables en bois. L’établissement est propre et la décoration très à la mode. Des chandelles savamment réparties éclairent doucement les convives qui se répartissent sur différents canapés disposées aux quatre coins de la pièce. Les serveuses ainsi que les dames de compagnie sont vêtues élégamment. Une cuisine plutôt recherchée est servie à ceux qui le veulent et des boissons alcoolisées emplissent tous les verres.
Au gré des tables l’on peut voir des clients masqués. A ce que l’on dit, certains gardent même leur masque à l’étage, de peur d’être reconnu. Mais l’ambiance générale est chaleureuse et les clients sont très courtois envers le personnel.
Quant à l’étage de la Baraqua De La Muerte … Il suffit de s’y faire inviter pour s’en faire une idée...
La Maîtresse de maison, quand à elle, toujours vêtue de ses magnifiques robes rouges, papillonne d’une table à l’autre et fait en sorte que ses invités aient tout ce qu’ils désirent … Ici le client est Roi, tant qu’il paye.
A la Baraqua De La Muerte, il fait bon vivre pour ceux qui osent en franchir l'entrée !
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-- 3ème jour de la Saison des Pluies de l’an 942 AF --
Il est sept heure du matin, le temps est maussade et la pluie n’a pas cessée depuis la veille. Esperanza De La Muerte se tient devant le Palais Royal d’Anton. Elle ne pourra certainement pas y entrer. Surtout vêtue de guenilles, trempée jusqu’aux os et flanquée d’une réputation plus que douteuse.
- Il faudra passer par des chemins détournés, mais ce château m'appartiendra un jour ou l’autre, et ils regretteront tous ce qu’ils ont fait à mon établissement.
S’arrêtant chez l’usurier proche du Palais pour y retirer quelques deniers, Esperanza prit quelques parchemins et se mit à écrire quelques lettres.
- Il faut que j’entre dans ce château, et je suis sur que certains masqués de la Baraqua vivent à l’intérieur de ces murs. Il suffit de procéder méthodiquement et je les démasquerai.
Cher Conseiller,
Qu’il est agréable de vivre au Palais Royal. La nourriture y est bonne, les gardes bien entrainés
et le Roi est bienveillant. A Anton, la loi est respectée et les grandes familles sont aimées. Toutes
mes félicitations d’ailleurs pour la votre, votre femme est splendide et vos enfants admirables.
Je ne peux vous souhaiter qu’un futur au moins aussi réjouissant que votre présent. Tant que les
masques ne tomberont pas, tout ira bien. Mais la ficelle qui les retient a légèrement brulée ces derniers
temps … Elle ne tient plus qu’à un fil … Peut être puis-je vous aider à préserver ce fil, voire même
à le consolider. J’attends de vos nouvelles.
La Dame en Rouge
Esperanza rédigea une lettre pour chaque conseiller du Roi qu’elle cacheta et remis à un gamin qui jouait dans la rue.
- Hey gamin, viens me voir. Tu veux gagner quelques deniers ? Tu vois ces lettres, je veux que tu en apportes une chaque jour aux portes du Palais. Quand tu auras finis, viens me trouver un peu à l’Ouest d’Anton, je te donnerai ta récompense. Aller file apporter la première.
Esperanza vérifia que le gamin amena bien la lettre jusqu’au Palais. Puis elle s’éloigna en attendant que l’effet s’en fasse ressentir.
- Maintenant il faut que je change d’apparence, il me faut trouver un Maître en la matière qui m’enseignera l’art du déguisement.
Dernière modification par Esperanza De La Muerte (01-12-2009 19:23:05)
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-- 8ème jour de la Saison des Pluies de l’an 939 AF --
Lorsqu'il pleut et qu'il fait froid dehors, un intérieur chauffé et accueillant est beaucoup plus agréable qu'à l'ordinaire. Les jours de pluie, à la Baraqua De La Muerte, l'ambiance est toujours plus festive, les clients se lâchent, et les deniers pleuvent. Ce soir le salon est plein, le vin coule à flot et Esperanza espionne tout ce beau monde de la lorgnette de son bureau.
Deux gardes du Palais en permission, un marchand Belerin, un Antonien masqué, un dénommé Maruk et deux voyageurs de passage se partagent les mets exquis de la maison.
La nuit avançant, l'étage se rempli petit à petit, tandis que d'autres, d'humeur moins badine, refont le monde un verre à la main en dégustant les dernières mignardises offertes par la Maîtresse de maison venue terminer la soirée avec ses plus fidèles clients.
- Savez-vous, très cher Maruk, qu'un Stellesi est récemment venu dans ma maison. Il avait entendu parler de la Baraqua jusque dans son cercle privé. Comme quoi, finalement, vous êtes chanceux de pouvoir ainsi dépenser votre argent à votre guise dés que le cœur vous en dit. Imaginez un instant que je déménage la Baraqua et toutes ses filles à Stella !
S'en suivi un brouhaha de protestations grand-guignolesques qui se termina par des éclats de verres s'entrechoquant et ... un cri strident venant de l'étage.
Un frisson glacée parcouru le dos d'Esperanza. Quelque soit la cause de ce cri, rien de bon ne pouvait en résulter. Le temps qu'elle se lève, elle vue Sojiro, son garde du corps, monter les marches quatre à quatre l'épée à la main.
Lorsqu'elle arriva dans la chambre, Esperanza vit l'homme, allongé sur le lit baignant dans son sang, une dague plantée dans la gorge. Il était encore habillé, et aux dires de la fille, elle l'avait laissé cinq minutes pour aller chercher une bouteille de vin.
Tout se passa alors très vite. Esperanza pensait aux retentissements d'un tel acte dans son établissement. Sojiro et Maruk inspectaient déjà le corps et les alentours par la fenêtre afin de comprendre ce qu'il s'était passé. Les deux gardes sortirent de leur chambre, virent le corps du Belerin sur le lit, se regardèrent et disparurent. On ne les revit que quelques minutes plus tard, derrière l'homme masqué sortant de la Baraqua et disparaissant sur leurs montures en direction du Palais. Seul les deux voyageurs, assommés par l'alcool, restèrent dans leur chambre, le cri ne les ayant même pas réveillé.
- Sojiro, emmène moi ce corps dans la forêt, si on trouve un Belerin mort dans mon établissement, s'en est finit. Maruk, je vous invite jusqu'à la fin de la saison des pluies si vous l'aidez à faire ça discrètement. Toutes les deux, nettoyez moi cette pièce, je veux pouvoir y dormir moi-même au petit matin. Les autres, faites en sortes que nos derniers convives puissent repartir tranquillement au petit matin quand ils auront décuvé.
Une fois dans son bureau, Esperanza déplia le parchemin qu'elle avait lu et relu une dizaine de fois déjà. Des menaces, toujours ces menaces pour la faire disparaître, pour que la Baraqua ferme ... Apparemment, elles étaient mises à exécution. Les années de tranquillités étaient révolues. Il allait maintenant falloir se battre.
Dernière modification par Esperanza De La Muerte (02-12-2009 09:08:38)
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-- 7ème jour de la Saison des Pluies de l’an 942 AF --
Une Belle nuit étoilée. Esperanza, aux portes d'Ysilgarde observe la forêt d'un œil rêveur.
- Les routes ne sont pas si sures que ça. Je partirai à l'aube pour Anton et ferai mon voyage d'une traite. La proximité de ce Jules, au voyage aller ne m'a pas rassurée.
Demain, tous les conseillers du Roi auront reçu ma petite missive. Avec un peu de chance je devrais avoir un retour d'ici peu. Et puis il faut que je me prépare à l'arrivée de cette Kiko. J'espère qu'elle est aussi bonne enseignante que marchande ! Ces prix sont exorbitants. D'un autre coté, lorsque l'on est à la rue, l'argent est cher ... et les amis sont rares ...
Esperanza profita du reste de la nuit pour se reposer et s'endormit.
-- La cour du Roi. C'est un jour de fête ... Les plus hauts dignitaires Antoniens sont la, quelques Belerins aussi.
-- La cathédrale d'Anton, tout le monde est assis et regarde la messe. Ce n'est pas une messe. C'est un mariage. Le Prince ! C'est le mariage du Prince ! Esperanza avance et se rapproche de l'autel. Tout le monde la regarde. Que se passe-t-il ? Une robe Blanche. Esperanza est la mariée. Ce n'est pas possible ! Le Prince la regarde, il sourit.
-- La salle de réception du Palais, tout le monde danse. Le Prince s'approche et la prend par la main. Il l'a fait virevolter au milieu de la piste de danse et tout le monde s'écarte. Quelque chose cloche. Esperanza continue de tourner frénétiquement. Les convives applaudissent. Le miroir ... Il a un défaut ... Ca ne va pas ... Le reflet ! Esperanza s'arrête de danser et se fige devant le miroir. Ce n'est pas elle. Une jeune et belle fille lui apparait. Qui est-ce ? Nooooooooon !
Le réveil est brusque. La nuit n'a pas été reposante. Quel affreux cauchemar. Il est tant de se mettre en route.
Dernière modification par Esperanza De La Muerte (04-12-2009 13:51:11)
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-- 14ème jour de la Saison des Pluies de l’an 942 AF --
Esperanza a rejoint son professeur. Kiko l'a emmenée dans sa coterie et l'a installée dans une pièce immense remplie de vêtements. Des robes, des pantalons, des armures, des chapeaux, des accessoires ... Le Paradis du déguisement en somme ! Après quelques rudiments et autres techniques de base, les deux femmes s'apprêtent à passer à la partie pratique de l'enseignement.
Entre deux essais, Esperanza sort de la coterie et se rend à l'entrée d'Anton tout proche pour y surveiller les allés et venus. Cela fait maintenant onze jours que les lettres sont parties.
- Bon ... Si l'un d'eux a eu des gouttes de sueurs en lisant ma lettre, il ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. Patience Esperanza, patience ... Ne nous précipitons pas ...
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-- 14ème jour de la Saison Maudite de l’an 942 AF --
Une saison est passé et toujours rien. Tout le monde se moque de ce qui est arrivé à mon établissement. Cette cité est pourri jusqu'à l'os. Je la quitterais bien volontiers si ... D'ailleurs qu'est ce qui m'empêche de partir ? Non plus rien de me rattache à cette ville. Même ces soit-disant marchands, les Démiurges, dépêchent des mercenaires pour vous attaquer des que votre affaire est terminé !
Si je prenais la route ... Quoique, apparemment elles ne sont pas sure en ce moment. Ces bruits sur des portails apparaissant sur nos chemins ne me rassurent pas. Il ne me reste plus que le transport aérien. Allons voir ce que cela coute.
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