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Il y avait sur une place au cœur de la ville de Six-Fleurs un petit attroupement. Les Floraliens et Floraliennes aimaient se réunir dans les cafés ou sur la place publique pour discuter. Ce jour-là, dans ce petit groupe-là, on discutait des exploits d'une voleuse locale qui avait déjà piégé plus d'une personne. Cosmophile était du lot, et il pestait en se souvenant :
« Cette maudite Alana ! J'avais toujours réussi à éviter les mauvais coups des tire-laine de Six-Fleurs avant d'avoir affaire à elle ! »
Leur rencontre s'était faite peu de temps après l'invasion des pestules. Cosmophile portait alors fièrement une queue de rat porte-bonheur en pendentif, en souvenir de cet épisode marquant, et aussi pour s'attirer la chance. En réalité, c'était Alana qu'elle avait attiré...
« Elle ne payait pas de mine cette petite mendiante la première fois que je l'ai croisée, mais elle avait néanmoins l'air sympathique. Je lui aurais même donné un denier si je n'avais pas déjà tout déposé chez l'usurier.
J'avais juste échangé quelques mots avec elle et puis j'avais repris mon chemin. Et puis j'ai soudain réalisé que mon porte-bonheur s'était volatilisé. Comme je me rappelais encore avoir tripoté mon pendentif chez l'usurier, et que je n'avais croisé personne d'autre en sortant de chez lui, ce ne pouvait qu'être l'œuvre de celle à qui j'avais failli faire l'obole...
J'ai même entendu un gamin du quartier s'esclaffer : "Encore un qui s'est fait avoir par Alana !" Je peux vous dire que ce nom n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Je lui ai aussitôt envoyé un message avec mon holoring, pour lui dire que je ne lui en voudrais pas si elle me rendait tout de suite ma queue porte-bonheur. Comme réponse je n'ai eu que des insultes et des moqueries. »
On sent que le rôdeur perd un peu de son habituelle placidité à l'évocation de l'épisode.
« Maudite Alana ! Attends un peu qu'on se recroise... »
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Cosmophile avait prévenu ses amis des mains baladeuses d'Alana.
Et lorsque Andrade la croisa la première fois, elle fit particulièrement attention.
Bien entendu, ça ne rata pas, et Andrade la prit main dans le sac, la dénonçant sur le champs.
Mais fouillant un peu mieux ses poches, elle se rendit compte qu'elle s'était tout de même fait subtiliser des deniers et une ration.
Andrade la jaugea de loin : Alana était bien plus expérimentée qu'elle, et elle se dandinait avec grande aisance. Le genre de personne a particulièrement bien éviter les flèches...
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Bernephos avait également fais les frais de la voleuse. C'était il y a plus d'un an maintenant.
Alors qu'il se rendait à Belerim pour les grandes joutes, avant que la guerre n'éclate, il s'était tout d'abord rendu chez l'usurier pour retirer la somme nécessaire pour les trois trajets en aéronef qui le mèneraient jusqu'à la capitale du Royaume. Il croisa Alana sur le chemin, il savait déjà à ce moment là qu'elle était recherchée, puisque le marchand était passé de nombreuses fois aux geôles pour récupérer ses primes ... mais Alana était plus difficile à avoir que nombre de ses acolytes.
Méfiant, il s'était rapproché de l'aéroport tout en restant aux aguets. Mais elle s'approcha de lui alors qu'il attendant l'embarquement, et lorsqu'elle repartit, il lui manquait des deniers ... il ne s'était rendu compte de rien ... il lui avait fallu vérifier ses comptes pour s'en assurer.
La compétence d'Alana n'était pas à remettre en cause, oh que non, elle était douée avec ses doigts plus que quiconque. Mais elle ne payait rien pour attendre. Même si la somme était moindre, il la récupèrerait à son retour !
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Un an plus tard, Andrade recroisa Alana dans Six-Fleurs.
Elle mit alors tous ses amis en alerte, les enjoignant de bien cacher leurs valeurs.
Mais hélas, la voleuse était toujours aussi furtive, et le temps de prévenir tout le monde, Andrade avait perdu une fiole de bière et des deniers, comme la fois précédente.
Et là, elle avait bien compté ce qu'elle avait, plus aucun doute.
Décidément, la facture s'alourdissait, et Andrade sentait l'énervement monter en elle...
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Andrade fit signe à Kriss qu'Alania lui avait peut-être volé quelque chose. Franchement, il n'en savait rien. A vrai dire, il ne se souvenait même pas l'avoir vu passer. Pourtant, Andrade lui avait montré son visage. Mais non, il ne l'avait pas retenu. Quand à ce qu'elle avait pu lui voler, il ne savait même pas ce que ça pouvait être, ne tenant ses comptes. C'est aussi effrayant de se faire voler sans rien voir quand même. Et si ça avait été un assassin ? Kriss en frémit.
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