Forum Arkhan

Assis sur une souche, le jeune voleur semblait perdu.
Immobile, l'œil hagard, il fixait son holoring.
Pour l'oiseau qui l'observait perché sur une branche, la scène était curieuse.
Cet humain habituellement si causant restait là, comme figé, enfermé dans un mutisme profond  depuis plusieurs minutes.
Inquiet de l'attitude étrange de son "partenaire", le Piaf lâcha un trille joyeux qui fit sortir La Fouine de sa torpeur.
Il leva la tête et s'adressa directement au volatile comme si celui ci allait lui répondre.

Ah, l'piaf.... s'cuze moi, j'viens d'recevoir un message d'Ronce....
Ca y est.... c'est fini.... les a'chimistes... la cot'rie... tout ca... pfffffff.... ca fait bizarre, hein?

L'oiseau semblait écouter attentivement en penchant la tête comme pour tendre l'oreille.

On est resté tant qu'on a pu, toi et moi, maint'nant va falloir qu'on ref'echisse à c'qu'on va faire...
D'ja, on va r'tourné à six-fleurs faire un tour au batiment d'la cot'rie, y aura p'tet' encore du monde, qu'esse t'en dit?

Le piaf pépia légèrement ce qui fut comme un signe d'assentiment pour  la fouine.

J'savais qu'tu s'rais d'accord... mais d'abord, on graille pas'qu'y a d'la route...

Il fouilla dans ses poches et sortit une poignée des graines que l'oiseau appréciait tant et les jeta  à ses pieds.
L'oiseau s'envola aussitôt de son perchoir pour se poser à proximité des graines et commença à picorer avec entrain.
La fouine regarda quelques instants son compagnon à plume manger goulument  avant de se restaurer, lui aussi, d'un vieux quignon de pain pas encore tout à fait rassis.