Vous n'êtes pas identifié.
Billy avait traversé de bien périlleuses régions lorsqu’il avait entrepris de rejoindre par la route Stella depuis Six-fleurs. Mais l’une d’elle avait éveillé sa curiosité plus qu’une autre. Déjà lorsqu’il avait pris possession de la carte généreusement distribuée par le roi d’Anton, il avait été piqué à vif par ce point d’interrogation à la place du nom de la cité au sud de celle d’Yvregrain. Témoignait-il de la méconnaissance du roi d’Anton sur cette cité ? Recouvrait-elle seulement son nom ou ce qu’il s’y déroulait ? Ce mystère n’était pas pour déplaire à Billy. Mais la région était si dangereusement infestée par des créatures aussi sombres qu’inquiétantes par la puissance qu’elles dégageaient que Billy avait sagement préféré ne pas trop s’y attarder dans un premier temps. Il avait alors une vengeance à mener à Stella. Celle-ci faite, finalement rattrapé dans la forêt par Syrus Raknaryne et Ronce, Billy avait décidé de revenir vers cette cité qui l’intriguait tant.
C’est ainsi que, bravant les chacals de feu, les loups infernaux ou les chats Talis, Billy arriva aux portes de la mystérieuse cité. Là, se tenait un garde, visiblement fermement décidé à ne pas le laisser pénétrer si facilement dans la cité.
"Holà, qui ne connait le nom de notre peuple point n'entre ! Vous n'entrerez qu'après avoir prononcé le mot de passe."
Si le ton du garde pouvait sembler hostile, son injonction n’était pas pour lui déplaire. Cela renforçait un peu plus le mystère entourant la cité, et donnait plus de valeurs encore aux découvertes qu’il s’apprêtait à faire. Etait-ce de par sa formation de voleur, Billy prenait beaucoup plus de plaisir à se saisir d’un fruit défendu ou d’un trésor bien gardé que d’un pain dument payé chez le boulanger. Oui, Billy aimait le piment de son existence et en savourait chaque moment. Malheureusement, les cris des bêtes sauvages eurent tôt fait de lui rappeler qu’il n’était pas temps de trop s’attarder. Comme tout bon voleur, Billy avait pris le temps de se renseigner sur ce qu’il convoitait, et comme toujours, il savait pouvoir compter sur l’aide de ses fidèles amis. C’est donc sans trop d’hésitations qu’il formula au garde la réponse qu’il attendait.
C’est ainsi que Billy franchit les portes de Delidar. Etant sans doute l’un des rares étrangers à y pénétrer, Billy fit immédiatement rapport à ses amis. S’ils n’avaient recours à aucune divinité que ce soit, ils savaient pourvoir compter les uns sur les autres pour demeurer la coterie la mieux informée.
Dernière modification par Billy (17-03-2010 19:59:09)
Hors ligne
Passant la première porte extérieure de la cité, Billy fut surpris par la première vision que lui offrit l’intérieur de la cité. Il n’y avait pas âme qui vive qui ne soit pas équipée pour le combat. Billy doutait que sa réputation ait pu arriver jusqu’aux portes de la cité, tant les chemins environnants étaient désertés par les voyageurs et peuplés de bêtes féroces, et plus encore qu’elle ait pu franchir ces mêmes portes, tant cette cité semblait être étroitement contrôler ses échanges avec l’extérieur. Mais Billy demeurait de nature plutôt prudente. Aussi recula-t-il instinctivement d’un pas pour retourner dans l’obscurité relative que lui offrait le porche.
Prudent mais aussi curieux, Billy sortit de la cité pour aller franchir une seconde porte. Là, il sembla un peu plus rassuré en contemplant les nombreux artisans qui s’affairaient partout où son regard pouvait porter. Sur le coup, il fut même surpris de ne plus voir personne en armes. Arrivé à la nuit tombante, fatigué par le voyage, Billy préférait ne pas s’aventurer plus avant dans la mystérieuse cité. Soigneusement dissimulé dans l’une des embrasures de la massive porte, il tenta d’y passer la nuit.
Mais dans cette ville, la milice veillait plus que partout ailleurs et l’étranger qu’il était ne pouvait passer inaperçu. Aussi, dès que l’obscurité se fit sentir, des hommes puissamment armés et porteurs de torches arrivèrent pour le conduire sous bonne garde jusqu’à la plus proche auberge. S’ils évitaient sciemment de lui parler, leurs injonctions étaient assez explicites pour ne pas laisser place au doute ou à une quelconque négociation de sa part. Fatigué et soucieux de demeurer aimable, Billy les suivit sans rechigner. Ici comme ailleurs, mieux valait ne pas se mettre la milice à dos. Arrivé à la taverne, Billy fit signe au tenancier pour commander une bonne bière bien fraiche. Mais là encore, pour le plus grand soulagement du patron de l’établissement visiblement, un garde ne laissa pas le temps à ce dernier de répondre et invita fermement Billy à gravir sans tarder les escalier jusqu’à une chambre où il veilla à ce qu’il demeure. Se résignant, et l’épuisement aidant, Billy s’endormit. Au petit matin, de nouveau frais et dispo, il alla pour payer sa nuit à l’aubergiste mais celui-ci lui indiqua avant tout la sortie. Il n’était visiblement pas le bienvenu et Billy comprit alors que la milice n’avait guère laissé le choix au commerçant la veille au soir.
Le bélérin prit tranquillement la direction de la sortie de la ville, pour aller franchir une troisième porte extérieure. Il lui semblait qu’il gagnerait du temps en faisant ainsi le tour depuis les remparts plutôt qu’en traversant la cité. De plus, Billy préférait conserver un échappatoire pour l’heure. Finissant par réaliser l’organisation de la cité en quartiers parfaitement distincts, il comprit qu’il se trouvait maintenant devant celui des érudits. Certains se baladaient avec d’épais ouvrages sous le bras tandis que d’autres observaient de bien curieuses choses avec un intérêt particulier, quand ils ne griffonnaient pas de curieux symboles.
A la quatrième porte, il fut surpris comme à la première. Tous ceux qu’il avait devant les yeux arboraient de drôles de couleurs et d’étranges symboles, non pas tant sur leurs vêtements que sur leur peau même. De la tête au pied, ces hommes et ces femmes n’avaient pour la plupart plus la moindre once de peau de couleur « naturelle », si tant est qu’il puisse définir une telle couleur. Mais l’originalité avait ses limites puisqu’ils arboraient tous les mêmes motifs. Il s’agissait là d’une bien curieuse tradition pour Billy.
Préférant ressortir pour passer une cinquième porte, il découvrit des hommes qui lui parurent au premier abord sympathiques. A première vue, ils ne semblaient guère occupés. Si certains étaient tranquillement allongés et semblaient rêvasser à l’ombre d’un arbre, d’autres semblaient simplement plongés dans leurs pensées. Certains étaient toutefois plongés dans un état un peu bizarre, un peu comme quand lui-même forçait un peu trop sur la bière. Mais Billy était issu la basse couche de Belerim et devait gagner chaque jour sa subsistance à la sueur de son front et voir des personnes si oisives après en avoir vu tant d’autres s’affairer finit par lui déplaire.
Aussi préféra-t-il changer de quartier et franchir une sixième porte. Là, des hommes étaient occupés à bâtir dans chaque coin. D’ailleurs, chaque édifice du quartier semblait avoir été réalisé avec un soin particulier et demeurait parfaitement entretenu. C’est alors qu’il se décida à pénétrer plus avant dans la cité, foulant pour la première fois les pavés de la mystérieuse cité. A sa vue, les habitants semblaient être franchement effrayés et accéléraient très nettement le pas. Mais si d’autres auraient pu s’en étonner, cela ne frappa pas de suite Billy. Il en avait l’habitude lorsqu’il sortait dans d’autres cités sans son déguisement, sa réputation n’étant plus à y faire. Et ce n’est qu’après un petit temps qu’il réalisa l’étrangeté du phénomène. Il finit même par se demander si sa réputation n’était finalement pas parvenu jusqu’ici. Mais d’ordinaire, il demeurait au moins quelques inconscient qu’il pouvait alors dépouiller. Non, là, tout le monde semblait le fuir. Mais plus à une surprise prêt dans cette cité, Billy poursuivit son chemin.
Hors ligne
Poursuivant son chemin, Billy arriva devant ce qui semblait être l’apothicaire de la cité. Billy avait entendu dire que le chef suprême de la cité était sans âge. S’il savait qu’il ne trouverait pas ici Melomen, qui résidait au palais aux côtés du Haut-Rêveur aux dernières nouvelles, et s’il se doutait qu’il ne percerait pas aisément le mystère entourant le dirigeant de la cité, un petit tour par l’apothicaire pouvait toujours s’avérer instructif. Malheureusement, l’achalandage du commerçant était somme toute assez ordinaire, du moins à première vue. Et l’homme qui se tenait derrière le guichet avant son arrivée avait fuit dans l’arrière boutique dès qu’il avait franchit la porte de son établissement. Ce n’était pas ici qu’il apprendrait grand chose pour le moment.
Passant devant l’usurier, il poursuivit jusqu’à un temple, non loin de l’antiquaire. Curieux de connaître les croyances de ce peuple, il y pénétra et pria des divinités locales de longues heures durant. Il n’avait jamais fait cela depuis… presque toujours. S’il se sentait bien, et si on l’informa qu’il s’était « miraculeusement rétabli de tous ses soucis de santé », Billy ne se sentait pas si différent que ça. Toujours aussi sceptique sur l’effet de la prière et sur l’hypothétique existence d’être dits supérieurs, il continuait à percevoir la religion uniquement comme un moyen supplémentaire d’asservissement de l’homme par l’homme. Il avait cherché ces bassins bouillonnant où venait se plonger le Haut-Rêveur trois fois par an, mais ne le vit pas.
Sa prochaine étape l’amena jusqu’à l’armurier, non loin du tanneur. On disait les artisans de la cité plutôt doués, et particulier un certain Héliodos. Billy aurait volontiers échangé son plastron de cuir renforcé par une armure plus digne de ce nom, comme celles rutilantes dont disposaient les gardes de la cité, mais ces dernières ne semblaient pas ouvertes à la vente, du moins pas aux étrangers. Et l’armurier semblait tout sauf disposé à commercer avec le bélérin. Aussi, quelque peu dépité, il ne se donna même pas la peine d’aller voir ce que proposait le forgeron, pourtant non loin de là.
Passant par le chapiteau se trouvant assez logiquement au cœur du quartier des combattants, il arriva jusqu’à un second temple. Mais la visite du premier lui avait bien suffit pour la journée et la nuit commençait à approcher. Voyant arriver les gardes de la cité, il leur sourit aimablement malgré leur air froid et distant. Commençant à s’habituer à la pratique, il se laissa conduire jusqu’à la plus proche auberge et apprécia un peu plus que la veille encore ce gite qui lui était gracieusement offert par la cité.
Hors ligne
Billy était enfin seul dans sa chambre. Depuis qu’il était arrivé à Delidar, il semblait pour la première fois échapper à la surveillance des autorités locales. Après avoir soigneusement fait le tour de sa chambre, il s’assura qu’on ne pouvait l’épier. L’air de rien, tout en baillant ouvertement, il alla fermer les volets de le fenêtre donnant sur la rue. Déposant sa veste sur la clinche de la porte, il en occulta le trou de serrure. Lui qui était habitué à trouver la moindre faille chez ses adversaires s’assura minutieusement que les murs n’habitaient aucune ouverture par laquelle on aurait pu l’épier. Ces précautions d’usage prises, il se coucha sur le lit, le faisant délibérément grincer. Puis, à pas lents et mesurés, il se coucha sur le plancher. Prêtant l’oreille vers la salle principale du rez-de-chaussée, il tenta de glaner plus d’informations qu’il n’avait pu en obtenir dans la journée.
Combien d'heures passèrent sans que Billy n'entende rien, même lui n'aurait su l'estimer avec certitude. Mais pour ce qu'il en devinait nous étions au beau milieu de la nuit. Cependant, son habitude à rester tapi dans l'ombre fit qu'il ne sourcilla pas une seconde. Et son attente finit par payer.
Venant de là où il ne l'attendait pas cependant...
L'oreille collée au plancher, Billy entendit au loin du bruit venir de la rue passant sous sa fenêtre. Un bruit qu'il aurait pu reconnaitre entre milles : le cliquetis d'une cotte de maille d'un homme marchant au pas. Il fit rapidement le compte dans sa tête. 1, 2... 3... 4... 4. Sans aucun doute c'était là une troupe de la milice comme il en avait vu beaucoup qui allait passer sous sa fenêtre. Visiblement l'un des gardes semblait ronchonner. Encore trop loin pour que Billy puisse entendre distinctement les paroles qu'il prononçait toutefois. Le groupe allait passer. Il devait agir sans tarder.
Dans le silence de la nuit, Billy avait conscience qu’il devrait faire attention au moindre de ses mouvements pour ne pas faire craquer le parquet. Aussi, c’est en mesurant plus que jamais chacun de ses pas qu’il entreprit de se rapprocher du mur le séparant de la rue pour venir y coller l’oreille et tenter de percevoir ce qui énervait tant ce milicien. Commençant donc sa lente progression jusqu'à la fenêtre, il semblait maîtriser les craquements du plancher, avançant centimètre par centimètre. Billy prenait petit à petit confiance en lui, au fur et à mesure qu'il se rapprochait de son objectif. Mais Billy omit un petit détail... Il ne connaissait pas l'agencement de la chambre aussi bien qu'il le croyait et dans le noir total, dû au fait qu'il avait fermé les volets Billy heurta du revers de la main une chaise en paille placée non loin de la fenêtre. Celle-ci dérapa sur le parquet en faisant un bruit du tonnerre dans l'enceinte du bâtiment à cette heure de la nuit. Immédiatement il se figea...
Les sens aux aguets, Billy attendait de voir s’il allait éveiller une réaction. Les yeux maintenant rivés vers la porte, il n’en restait pas moins attentif aux bruits provenant de la rue, au cas où sa progression serait suffisante pour mieux entendre les gardes y circulant. Dans son malheur Billy avait eu de la chance. Les étrangers inconnus sont plutôt mis à l'écart dans les auberges de Delidar et celles-ci sont rarement pleines. De dehors, aucune chance d'éveiller l'attention des gardes. Ils avaient beau être spécialement soupçonneux, impossible d'entendre un chaise sur un parquet depuis la rue surtout que le cliquetis de leur cotte de maille couvrait sans aucun doute la plupart des bruits autours d'eux. Billy resta donc ainsi, le souffle coupé près de la fenêtre. Et il semblait que les gardes soient maintenant juste dessous. Leur marche s'était arrêtée. Malgré les volets fermés, Billy pouvait entrevoir la lumière des torches à travers les jointures. Le garde semblait toujours bougonner mais il avait baissé d'un ton. Désormais il parlait dans un murmure, les autres ayant probablement dû le rappeler à l'ordre.
Attentif à toute lumière qui pourrait filtrer de sous la porte de sa chambre et trahir une visite, Billy réfléchit un instant, évitant de réagir trop promptement fort de sa mésaventure. Il se serait volontiers saisi d’une bière trainant toujours dans son grand sac à dos. A croire qu’il avait un plan en tête. Malheureusement son sac était au pied du lit. Il l'avait bien entendu posé là pour être plus leste lorsqu'il avait glissé du lit pour sonder le sol. Prendre une bière signifiait donc retraverser la chambre et risquer à nouveau de faire du bruit. Il se serait volontiers aidé d’un verre comme cornet pour mieux entendre à travers la cloison qui le séparait du mur. Certes, avec un peu de lumière venant des torches par les embrasures de la fenêtre il aurait plus de chance de ne rien heurter, mais on n’était jamais à l'abri, son expérience récente l'avait confirmé. Billy hésita donc à entreprendre une telle action. Un verre vient facilement à se briser, une latte à craquer, un sac fouillé à faire un bruit monstre d'autant plus que celui de Billy contenait de nombreuses chopes. La fenêtre était à quelques centimètres seulement, il pouvait y coller l'oreille simplement ou tenter de l'ouvrir... Cela serait peut-être au final moins risqué... Billy demeura ainsi quelques instants dans l'expectative, comme s’il ne savait que choisir...
Après un moment, prudemment, Billy se décida à aller chercher une bière dans son sac. A croire qu’il en avait vraiment besoin. Billy parvint cette fois-ci sans encombre jusqu'à son sac d'où il tira une bière sans même un cliquetis. Décidément, lorsqu'il s'agissait de boisson, il semblait que le voleur sache se surpasser et retrouver des doigts de fée... Il commençait à bien appréhender le plancher et la chambre. Et la faible lumière l'aidait à y voir mieux. Aussi, c'est sans aucun souci qu'il se saisit du verre posé prêt de la cruche de l'autre côté du lit.
Puis comme il était du côté de la rue, il plaqua le verre contre le mur.
Et il entendit... une espèce de bourdonnement. Un peu comme lorsqu'on entend rien quand on plaque un verre contre un mur.
Visiblement ce mur là de la bâtisse était trop épais. Billy aurait dû s'en douter puisqu'il donnait sur l'extérieur. Cette technique aurait sans doute fonctionné s'il s'était agi d'un mur intérieur, un mur non porteur qui n'est qu'une cloison entre deux chambres, mais sur un mur extérieur... Billy soupira et secoua la tête de son propre manque de perspicacité sur ce coup-là. Décidément même un voleur aguerri apprenait encore chaque jour...
Une idée lui traversa un instant l'esprit et le fit légèrement sourire. Au moins savait-il maintenant qu'il n'avait aucun termite pour voisin et que les murs de l'établissement où il était sensé dormir étaient bien solides. Après un instant, il se redressa légèrement pour aller plaquer avec mille précautions le verre contre le bas du carreau de fenêtre. Si la manœuvre semblait plus risquée que de coller directement son oreille à la fenêtre, il entendait à peine le murmure du garde et préférait pouvoir amplifier directement le son provenant de la rue. Par ailleurs, cela lui éviterait sans doute de laisser une trace suspecte sur le carreau, ne s'étant pas récemment lavé les cheveux qui commençaient à légèrement graisser. Par la même occasion, il se félicita alors d'avoir songé à fermer les volets qui le protégeaient ainsi de la vue des gardes. Même s'il doutait que les gardes puissent percevoir l'entre-choc des verres tant il mesurait ses mouvements et vu l'étage et le volet qui le séparaient des gardes, mieux valait demeurer prudent alors qu'il touchait peut-être enfin au but.
Billy posa donc avec milles précautions le verre contre le carreau de la fenêtre de l'auberge. Un léger crissement se fit entendre mais pas de quoi alerter qui que ce soit. Puis Billy colla son oreille au verre et enfin ses efforts furent récompensés... Une voix atone s'élevait vers lui dans un murmure.
"- ...gers sont une plaie, comme je vous l'dis !
On nous oblige à faire des rondes et des rondes et encore des rondes pour quatre maudits inconnus !...
- Tais-toi donc !
- Mais bon sang ! Depuis combien de temps un étranger n'est pas venu chez nous ?! Hein ?!
- Longtemps !!! Maintenant, tais-toi, un éclaireur pourrait t'entendre...
- Eh bien qu'ils m'entendent les éclaireurs !! Personne n'est venu depuis de décennies et il arrive quatre malheureux étrangers qu'on aurait pu égorger dans la forêt et que personne ne serait venu réclamer, et nous voilà à les recevoir com... argh !"
Un temps.
Puis milles cliquetis, de la lumière vacillante et enfin la mise en marche affolée des trois hommes à travers la ville. Billy n'en apprendrait sans doute pas davantage cette nuit, il pouvait enfin s'accorder du repos. D'ailleurs il ne pensait sans doute pas en apprendre tant... En un sens, il avait eu de la chance...
Avant de s'endormir profondément, Billy réfléchit à ce qu’il venait d’apprendre. Ainsi, il n’était finalement pas le seul étranger à être arrivé à Delidar. Trois autres aventuriers l’avaient semblait-t-il précédé de peu mais il ne les avait pas croisé au cours de sa visite de la ville. Les indiscrétions du bougon milicien finirent par lui faire comprendre qu’ils devaient être stellesis, ou du moins s’être présentés comme tels. Mais difficile d’en savoir plus pour le moment en dehors du fait qu'il avait confirmation d’être étroitement surveillé. Il lui faudrait demeurer prudent pour éviter le faux pas.
Dernière modification par Billy (17-03-2010 19:57:34)
Hors ligne
Lors du deuxième jour de sa visite, Billy retourna au temple qu’il n’avait pas encore visité. Il y passa cette fois-ci presque la journée, priant à plusieurs reprises. Mais ces dernières restèrent sans aucun écho, pas le moindre sentiment de bien être comme la fois précédente et pas plus de traces de bains de jouvence. Le mystère entourant la longévité du Haut Rêveur ne s’éclaircirait pas aujourd’hui.
Traversant le quartier des combattants, il aperçu les geôles de la cité. A l’écart, au bord d’un court d’eau offrant bien des possibilités supplémentaires de torture, sombres, Billy n’était décidément pas pressé d’aller les visiter. Apercevant un peu plus loin le chapiteau, il partit y apprendre une nouvelle compétence de combat. Elle lui avait toutefois été enseignée avec toute la mauvaise volonté du monde, le maitre des lieux se forçant visiblement à transmettre son savoir à un étranger. Mais l’envie qu’il déguerpisse au plus vite avait finalement du servir Billy. Enfin, c’est par une visite du forgeron qu’il termina sa journée.
Le jour suivant, Billy continua à se balader au sein de la mystérieuse cité de Delidar. Les gens étaient toujours fuyants mais Billy s’en accommodait plutôt bien. Il parvint à faire appel aux services de certains commerçants. Les usuriers aimaient généralement bien Billy, leur ramenant souvent beaucoup de clients désireux de mettre en sûreté leurs maigres économies. Au sein de la Maison de la monnaie de Delidar, Billy en trouva un qui commençait à se dérider un peu, même s’il fut un peu circonspect de tâter d’une monnaie qui ne soit pas frappée du sceau de la cité. Heureusement pour Billy, le métal précieux avait le même court partout. Si l’antiquaire ne se montra pas aimable, mais un peu fou, il ne fit pas trop de difficultés pour échanger ses précieux arkhanas contre la relicarte de son choix.
Un peu plus loin, donnant sur une jolie petite place, il découvrit enfin l’échoppe d’Héliodos, le renommé artisan. A ses très riches décorations, faites de bois et de dorures, témoignant de son ascension sociale, le doute n’était pas permis. Mais une agitation inhabituelle un peu plus loin, devant le tanneur qu’il savait situé à quelques dizaines de mètres de là, le détourna de la fameuse boutique et de son extraordinaire devanture. Toujours curieux, il découvrit bientôt deux stellesis, ce qui ne sembla nullement le surprendre. Billy reconnu tout de suite l’un d’eux comme Kain, le fameux gardien du Cerbère. Grand, musclé, avec sa peau de tigre sur le dos, le guerrier était rapidement identifiable. En revanche, le second, beaucoup plus petit mais néanmoins râblé possédait un physique inhabituel pour un stellesi. Et si Billy était beaucoup moins surpris que les stellesis de les croiser ici, il l’était bien plus de constater que Kain menait maintenant des délégations diplomatiques au nom de sa cité. Toujours est-il que Billy salua aimablement les deux hommes avant de pénétrer dans la boutique pour y vendre quelques carcasses trainant dans sa large gibecière. Si le tanneur tiqua un peu à la vue des restes de bêtes qu’il ne connaissait visiblement pas, il ne s’appesantît pas trop dessus, sans doute pressé de se débarrasser de l’étranger. En ressortant, il aperçut un peu plus loin Ronce, le chef des alchimistes républicains. Les étrangers devenaient de moins en moins rares. C’est finalement en retournant vers la Maison de la monnaie qu’il découvrit le dernier stellesi. Avec son tatouage pectoral qui ne ressemblait pas à celui des artisans, ni à celui d’aucune autre caste de la cité, Billy l’identifia rapidement comme l’élu du Temple de Neuf queues de Stella, Otto. Si, avec Kain, Billy avait sans doute à faire là à ses pires ennemis au sein des Oubliés du temps, il doutait qu’ils s’en prennent à lui au sein de la cité de Delidar. Mais une chose commençait à le tracasser. S’il aurait compris la venue à Delidar d’un élu du temple de l’hippogriffe, du sphinx, de l’Unisus, de Bast, de Myst, de Cocatrice, voire même celui de Fenrir,… bref la venue de n’importe quel élu de la plupart des temples stellesis, celle de ceux-ci demeurait une énigme pour lui, qui plus est en sachant que ces deux grands guerriers s’étaient annoncés comme ambassadeurs de paix. Décidément, la cité de Delidar était pleine de mystères.
Hors ligne
Finalement, après trois jours de visite de la cité sans pour autant vraiment parler à qui que ce soit, alors que les stellesis étaient de retour, Billy se décida à rompre le silence et à s’adresser à quelqu’un. Et il ne choisit pas moins que les plus hautes autorités de Delidar pour ce faire. C’est ainsi qu’il tenta de se fondre dans le flot de la population. Cela ne manqua pas de donner lieu à de bien singulières situations tant les citadins s’efforçaient de conserver leurs distances. Mais, respectueux des traditions locales, il essayait de conserver un pas régulier afin de ne pas engendrer des mouvements de foule incontrôlés qu’auraient pu entrainer de rapides accélérations. Puis vint un moment où le mouvement commença à bouchonner. Quelques dizaines de minutes plus tard, il se retrouva face à la source de cet encombrement. Il le salua comme ceux qui le précédaient avant de s’adresser aimablement à lui.
"Bonjour,
Je me nomme Billy, originaire de la puissante cité de Belerim. Je souhaiterais pouvoir m’entretenir avec Haggamet. Pourriez-vous être assez aimable pour l'en informer et vous renseigner afin de savoir s’il pourrait me recevoir ?"
L'homme parut profondément surpris de la courtoisie de l'étranger qui se présentait face à lui. Pour autant, il continuait de lui interdire le passage. Reprenant un peu ses esprits, la surprise passée, il répondit d'une voix ferme :
"Haggamet ne reçoit pas les étrangers ! Ce secteur est d’ailleurs interdit d'accès pour ceux qui ne sont pas de Delidar. Veuillez circuler !"
Pourtant, si l'homme interdisait le passage à Billy, il ne se montra pas plus zélé ni plus inconvenant que sa fonction l'y obligeait. Aussi, Billy ne se démonta pas d’un pouce. Au contraire même, avec la plus grande assurance, d’un air confiant et serein, il reprit.
"Je crains que vous ne soyez pas aussi bien informé que je le suis. Haggamet désire recevoir incessamment sous peu plusieurs étrangers venant de la cité de Stella. Certains de vos collègues doivent être au courant. Pourriez-vous être assez aimable pour vous renseigner et voir s’il peut me recevoir? Dans le cas contraire, si Haggamet est trop occupé pour me recevoir pour le moment, pourriez-vous me dire à qui je puis m’adresser en attendant ?"
Toujours barrant la route au Belerin, l'homme ne broncha pas d'un pouce.
"Nous sommes au courant de ce que nous devons savoir. Moi ce que je sais c'est que le secteur est interdit aux étrangers, que vous êtes étranger et que par conséquent vous ne devez pas passer. Avez-vous des demandes à formuler, des attentes en nos dirigeants ? Si tel est le cas, faites m'en part et circulez, vous serez alors mandé si nos hauts-dignitaires jugent que vous devez l'être."
Si l'homme se montrait désormais plus ferme, il restait néanmoins non menaçant. Il ne faisait visiblement là que ce que son travail et attendait que Billy précise la raison de sa venue. Et c’est ce que Billy fit aimablement, en conservant le sourire.
"Je comprends. Il est rassurant de voir que la cité de Delidar et ses dirigeants peuvent compter sur des hommes efficaces à mener la tâche importante qui est la leur. Je sais vos dirigeants omniscients et je ne voudrais en aucun cas leur manquer de respect. Néanmoins j’ai là à leurs proposer de nombreuses et précieuses informations sur le monde extérieur à Delidar. Je suis détenteur d’un nombre considérable d’informations que bien peu détiennent. La sécurité de Delidar pourrait en dépendre. Je suis également en mesure de proposer bien plus à vos dirigeants, des services particuliers qu’ils comprendront j’en suis sûr que je n’évoque que devant eux."
L'homme hocha la tête en signe d'affirmation et dit simplement :
"Le message sera transmis. Maintenant, je vous prie de retourner à vos affaires. Vous serez contacté si les autorités le jugent nécessaire."
"Je vous remercie. C'est bien aimable de votre part. Je serais sans doute..."
Billy se reprit.
"oh, j'imagine qu'on saura où me trouver."
Dit-il avec un brin d'espièglerie, se sachant parfaitement surveillé. Puis, il commença à tourner les talons, avant de se raviser de nouveau
"En attendant, pourriez-vous être assez aimable pour m'indiquer l'entrée de votre bibliothèque? J'aimerais voir si je peux y trouver quelques informations susceptibles de compléter mes connaissances."
Une direction fut indiquée à Billy.
"La Grande Bibliothèque est par là. Vous ne pouvez pas la manquer. Les étrangers la confondent souvent avec un temple. Mais c'est bien là la Grande Bibliothèque. Enfin, c'est les deux à la fois, le Temple abritant la bibliothèque. Bref, vous aurez compris..."
Visiblement, l'interlocuteur de Billy n'avait pas du mettre les pieds très souvent dans la bibliothèque et il lui était difficile de la décrire précisément, mais le Bélérin avait là l'idée générale et donc tous les renseignements qu'il lui fallait.
"Je vous remercie. Vous êtes décidément bien aimable. Je ne vous ennuie pas plus longtemps. Puisse votre journée se terminer agréablement et au plaisir de bientôt vous revoir.
Billy salua l'homme avec respect et se retira, laissant le défilé de citadins reprendre tranquillement son cours. L'homme salua Billy en retour et reprit le contrôle de ceux qui venaient après lui. Alors que Billy s'éloignait en direction de la Grande Bibliothèque, il croisa un cortège d'hommes puissamment armés écartant les passants en braillant :
"Place !!! Place !!! Laissez passer, Milice !!!"
Ils entouraient les Stellesi et se dirigeaient en direction de l'entrée du secteur interdit. Le convoi fut stoppé lui aussi mais un homme qui semblait être le chef du groupe intervint alors avec mécontentement. Après une petite discussion les Stellesi finirent par être désarmés en toute hâte et le groupe put passer. Un colosse le suivit avec les armes des étrangers tandis que tout reprenait son cours.
Hors ligne
Billy était de retour devant le premier temple qu’il avait eu l’occasion de visiter à Delidar. Le bâtiment était impressionnant tant il était magistral, mais Billy en prenait aujourd’hui mieux la mesure. On ne pouvait que se sentir tout petit face à ce monumental édifice, mais là encore, Billy n’y avait vu qu’un moyen de forcer l’humilité des croyants, lui pour qui la religion n’était qu’un moyen d’asservissement de l’homme par l’homme. Maintenant, il comprenait mieux et il s’en voulait de ne pas avoir mieux perçu les proportions de ce bâtiment. Le temple à proprement dit, à l’architecture plus arrondie que le reste de l’ouvrage, n’était qu’une composante d’un édifice beaucoup plus volumineux.
Afin d’en avoir le cœur net, Billy pénétra de nouveau dans la chapelle. Si la salle de prière en demi-cercle était vaste, elle l’était beaucoup moins que le reste du bâtiment, bien qu’elle soit bordée de multiples alcôves. Derrière l’autel, Billy finit par apercevoir un érudit sortir subrepticement d’une porte devant laquelle deux gardes reprirent immédiatement leur place. Afin de mieux observer le manège des Erudits entrant et sortant par la petite porte sans trop éveiller l'attention, Billy s'était reculé dans l'ombre d'une alcôve faisant mine d'y prier avec ferveur. Dans cet endroit il pensait pouvoir passer presque inaperçu. Il se savait observé comme toujours, mais du moins espérait-il donner suffisamment le change pour faire croire qu'il priait réellement. Billy sourit à l'idée de l'enfer que devait vivre les deux Gardes gardant tout le jour cette si petite porte... Et absorbé qu'il était dans ses pensées et ses observations, Billy n'entendit pas l'ombre qui venait dans son dos. Le coup fut précis, juste à la base de la nuque et le voleur perdit conscience instantanément. Billy ne s'effondra même pas car la personne le retint. Il fut extrait du Temple sans que personne ne remarque sa disparition.
Lorsque Billy se réveilla il n'aurait su dire où il était. Il était confortablement étendu dans des coussins moelleux. Il se tâta l'arrière du crâne. Sa tête lui faisait atrocement mal. Il avait encore beaucoup de peine à garder les yeux ouverts. Il s'assit. Se frotta encore le cou quelques instants, clignant des yeux plusieurs fois puis il parvint à maintenir les yeux ouverts découvrant une salle à faible lumière, il avait l'impression d'être encore à l'intérieur du Temple. Ses mains coururent alors le long de son corps. Pas de blessures, pas d'entrave, mais plus d'arme. En dehors de ça, il ne manquait rien à Billy. Sa bourse était toujours à sa ceinture, son sac était posé à terre non loin de lui. Devant lui une table basse avec un verre de vin plein et une corbeille de fruits. Billy secoua la tête histoire de se réveiller un peu plus. Il se saisit du verre car il avait grand soif, et alors qu'il le portait à ses lèvres une pensée le traversa : poison ! Il arrêta son geste. Et c'est alors qu'il entendit la voix, une voix rauque et chaude :
Bonjour, étranger. Bienvenu dans notre humble demeure.
Continuant à se masser l’arrière de la tête, faisant coulisser doucement ses cervicales endolories, exerçant ses yeux à la semi obscurité des lieux, Billy essayait de reprendre ses esprits. Humant le vin, il en perçut l’arôme délicatement boisé. Associé aux fruits frais posés devant lui, Billy songea qu’il devait avoir affaire à une classe plutôt aisée de Delidar. Pour avoir pu s’offrir les services d’homme assez habile pour le neutraliser de la sorte, l’homme devait être puissant. N’esquissant pas le moindre geste hostile, apaisé également peut-être par la voix de son interlocuteur, Billy répondit le plus calmement du monde.
Bonjour à vous.
Même si j’imagine que cela n’aura pas échappé à un homme de votre qualité, vous pouvez m’appeler Billy, originaire de la puissante cité de Belerim.
Permettez-moi de vous remercier pour l’accueil que vous voulez bien m’offrir. Je suis honoré d’avoir retenu votre attention. J’aurais volontiers répondu à votre délicate invitation sans que vous n’ayez besoin de vous donner tant de mal. Mais je comprends que vous ayez tenu à prendre quelques précautions sécuritaires.
Mais assez parler, pourrais-je savoir à qui j’ai l’honneur d’avoir à faire et ce que je puis faire pour votre service ?
Les yeux de Billy s'habituaient à la pénombre peu à peu. Billy finit par découvrir un homme d'âge mûr, aux yeux gris, à la peau tannée, portant une barbe grisonnante et vêtu d'une grande toge bleu nuit. Une capuche recouvrait ses cheveux. Il portait au front le tatouage des Rêveurs, trois lignes entremêlées.
Hors ligne
Billy de Belerim puisque qu'il faut vous nommer ainsi, je n'ai quant à moi plus de nom depuis longtemps...
L'homme tendit la main d'un geste ample et mesuré pour désigner la coupe et la corbeille de fruit.
Vous pouvez vous rassasier sans crainte, nous ne souhaitons nullement votre mort sans quoi cela serait déjà fait. Si vous n'avez toujours pas confiance, je peux les goûter pour vous. Vous devriez au moins boire un peu de vin, cela apaisera votre mal de tête.
L'homme était d'un calme apaisant. Sa voix aussi. Il prenait tout le temps pour énoncer les choses.
Si nous vous avons mandé en ce lieu, c'est parce que vous en avez fait la demande et elle a été entendue. Vous avez dit pouvoir être utile à Delidar et il se trouve que Delidar pourrait être intéressée par vos talents.
Il marqua une pause plus longue que les précédentes, puis reprit.
Oui, il semble que les choses changent. Des étrangers arrivent ici qui ne venaient plus depuis bien longtemps dans ces régions du monde. Delidar va avoir besoin de changer[…]
[...]S’en suivit alors un long entretien entre les deux hommes.[...]
Sur ce, je vais rompre là notre entretien. Trinquons à notre nouvelle collaboration avant votre départ.
A notre accord et longue vie à Delidar
Il but alors une fine gorgée de vin tandis que Billy buvait sa coupe d’un trait. Il se leva alors et Billy voulut l'imiter afin de le saluer. Mais ses jambes ne suivirent pas le reste de son corps. Bientôt son regard se brouilla, sa tête se fit lourde, son corps se fit mou. Billy ne chercha pas à lutter, il comprenait très bien ce qui se passait. Il entendit encore la voix de l'homme dans un demi sommeil.
Salut à vous Belerin, puisse votre mission être couronnée de succès et votre vie sauve.
Puis le noir... Billy se réveilla dans une alcôve du temple de la bibliothèque. Il ne savait exactement combien de temps s'était écoulé, mais il semblait que le "poison" avait été violent mais de courte durée. Si l'idée lui traversa un bref moment l'esprit, elle disparut aussitôt qu'il tâta sa poche: non tout ceci n'était pas qu'un rêve...
Hors ligne